Jesús Franco se souvient d’avoir été l’assistant d’Orson Welles

Commençons par dire qu’il faudrait préférer le beau titre original, La muerte silba un blues, littéralement « La mort siffle un blues », au titre français racoleur et mensonger qui cherche à surfer sur le succès des James Bond. Encore pire, le film est parfois nommé 077 Opération sexy, titre qui a servi pour l’exploitation parisienne du film caviardé par Jesús Franco lui-même avec l’ajout de séquences érotiques à la demande du distributeur Eurocinéac. Honte à Artus d’avoir sorti le film en combo blu-ray/DVD sous ce dernier titre, ce qui est d’autant plus absurde que les scènes érotiques ajoutées n’y sont pas, heureusement d’ailleurs (cela dit la copie est très bonne). En effet, La muerte silba un blues n’est pas un film d’espionnage, mais un film policier, le récit d’une vengeance mise en oeuvre par ceux qui ont été trahis par un riche et puissant maffieux interprété par Georges Rollin.

L’histoire en elle-même ne présente guère d’intérêt mais elle est magnifiée par la réalisation de Jesús Franco, qui à l’époque ne bâcle pas ses films, et qui se souvient d’avoir été l’assistant d’Orson Welles : plongées, contre-plongées, décadrages, plans obliques, beau noir et blanc très contrasté vont de ce petit film un exercice de style qui n’est pas dénué d’intérêt.