Comme quoi c’est toujours les films qu’on attend le moins qui nous épatent le plus, malheureusement cette formule fonctionne a contrario comme le prouve les dernières grosses sorties de 2015…
The Man Frome U.N.C.L.E signe le grand retour de Guy Ritchie à la réalisation après son Sherlock Holmes : A Game of Shadows. Pour son grand retour le britannique a choisi une grande série d’espionnage de l’époque en se dotant d’un casting pour le moins extravaguant.
En accueillant à son bord l’excellent Henry Cavill, l’encore trop méconnu Armie Hammer et la sublime Alicia Vikander, Ritchie tape un grand coup dans le charisme à l’état pur. En effet, chacun de ses trois acteurs interprètent leurs rôles d’une façon incroyablement obnubilantes, les rôles leurs sont conçus sur mesures. Le travail sur l’accent russe et anglais des deux acteurs principaux est impressionnant de réalisme. Cavill est en passe de devenir un grand acteur (si ce n’est déjà le cas), en plus de jouer Superman à la perfection il pourrait aisément décrocher le rôle du futur bond, à croire que le gentleman peut tout jouer. Sans parler de Vikander petite star montante qui doit ses débuts remarqués à l’excellent Ex Machina, encore une actrice à surveiller de très près. Le trio de ses trois jeunes acteurs fonctionnent grâce à un rythme effréné et des dialogues aussi percutants les uns que les autres, il faut dire que le scénario est loin de les délaisser.
Dès l’intro, le spectateur est mis à rude épreuve, tout est si rapide mais l’auteur parvient à garder une cohérence totale dans ses images en rendant les plans d’une ébouriffante lisibilité. L’intégralité de l’histoire tourne autour de ses personnages, on en viendrait presque à oublier les éléments de l’intrigue tant leurs rivalités débordent d’énergies. Bien qu’il faut à le signaler, cette même intrigue n’a rien d’exceptionnel et profite de facilités scénaristiques mais c’est ce qui en fait justement son charme, tant les clichés des années 70 de par sa mise en scènes et son déroulement sont un véritable hommage à la série éponyme. L’humour comme tout bon Ritchie qui se respecte fait partie intégrante du long-métrage toujours là où il faut si ce n’est plus encore, une véritable réussite tant dans ses dialogues que par le burlesque de sa mise en scène.
Ritchie est au meilleur de sa forme, il nous incombent de ce qu’il a fait de meilleur dans un excellent mélange de virtuosité technique et artistique, de par ses montages toujours aussi rapides et propres à sa définition mais aussi par cette ambiance british et abracadabrante omniprésente dans tous ses films. Le tout sur une photographie léchée mélangeant ombre et lumière sur fond de contrastes oniriques bondien. On pourrait lui reprocher quelques FX approximatifs par moment mais à quoi bon, tant tout ça est vite oublier.
L’efficacité des scènes est surement due à la maîtrise totale de la bande sonore par Daniel Pemberton. En plus d’être parfaitement adapté, elle est incorporée de façon ingénieuse pour créer l’émotion chez le spectateur que ce soit dans son attente expectative du déroulement ou dans la totalité des scènes si farfelu.
Que dire de plus si ce n’est qu'il est ce qu'aurait du être Kingsman et que son résultat actuel au Box-Office est loin de refléter l’ampleur qu’est The Man From U.N.C.L.E. Ritchie donne lieu à une renaissance d’un duo d’antan en réalisant le premier blockbuster digne de 2015, un must have à en devenir. (Espérons une suite…)