Un titre d'une farouche ironie
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Lorsque j'ai découvert ce film, je ne savais pas du tout quel film j'allais voir.
Je suis une jeune adulte et je vais à une avant-première surprise avec débat à la suite de la projection.
Je connaissais Alejandro depuis son film Les autres avec Nicole Kidman. Je n'attendais pas du tout un péplum de sa part et encore moins un film avec un personnage féminin aussi fort.
Hypathie est une mathématicienne et philosophe ayant vécu à Alexandrie au IVe siècle. Elle symbolyse le féminisme avant l'heure et est devenue l'icône des forces rationnelles face à l'obscurantisme religieux.
Dans ce péplum intellectuel, Rachel Weisz doit faire face à un ennemi inédit dans ce genre là, les chrétiens, qui veulent assurer leur emprise sur la ville et les esprits de ceux qui l'habitent.
Vêtus de noir, ils forment un groupe clairement désigné à la vindicte du spectateur : ce sont eux les vilains méchants.
Combattre cette femme connue comme la dernière directrice de la grande bibliothèque d'Alexandrie était du pain béni pour les spectateurs modernes.
La cause de la mort de cette femme accomplie tient dans le seul défaut qui lui est universellement reconnu. Celui d'être une femme, intelligente et insoumise à un homme, que ce soit son père ou son mari. Cela interroge donc la place de la femme dans la société et rend le propos d'Alejandro plus actuel que n'importe quel autre sujet.
Avec pour toile de fond le conflit religieux, le débat scientifique, l'enjeu réel reste le féminisme.
Il n'empêche que les recherches scientifiques, les débats entre chercheurs sont une démonstration de force.
La manière dont le réalisateur les a intégrés à l'intrigue romanesque, montre le combat entre la foi et la science est une leçon pour tout cinéphile en recherche de cinéma intelligent.
La clarté qui baigne les cours de la jeune femme sont mis en opposition avec l'obscurité qui règne dans les églises mais même si c'est assez appuyé, l'information voulue par le cinéaste passe sans alourdir le film.
Ainsi, l'accroche de l'affiche met l'accent sur le fait que ce n'est pas la mort d'Hypathie, ni comment ou pourquoi elle a été tuée mais les conséquences de ses enseignements et des événements qui ont accompagné son exécution.
Les débats scientifiques ne seront plus jamais les mêmes pendant plus d'un millier d'années. L'occident entre dans une période noire sur le plan intellectuel.
L'interaction entre la manière d'établir le savoir et l'exercice du pouvoir seront questionnés au profit de l'ignorane et de la croyance brute.
L'éducation passera forcément par la parole de Dieu.
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le 25 janv. 2016
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