C'est sûr que face à Luca, Les Croods 2 : Nouvelle Ere, Raya et le Dernier Dragon, ou encore Le Dragon Magique, la jeune Ainbo : Princesse d'Amazonie est loin de partir gagnante en terme de technique. Car même si elle reste plutôt joli à regarder, l'oeuvre présente un graphisme un peu trop rond, comme pour prévenir qu'il s'adresse aux plus jeunes dans la salle, une animation un petit peu moins recherchée, des couleurs plus vives ou encore des textures moins fines que la concurrence actuelle.
D'autant plus que les esprits les plus chagrins se seront sans doute chargés de vous dire que cela ne respire pas non plus l'originalité et que les influences Disney du Roi Lion, de Pocahontas ou de Vaïana se font sentir, tout comme un final convoquant l' Avatar de James Cameron en mode light.
Pas de quoi sauter au plafon de prime abord, vous dîtes-vous.
Mais Ainbo : Princesse d'Amazonie joue sur d'autres ressorts : le message écologique jamais asséné, tout d'abord, oeuvrant pour la préservation d'une nature dans laquelle Jose Zelada a grandi et qui lui a inspiré l'idée du film. Entre déforestation et recherche de l'or, la menace tient autant des engins mécaniques que de l'esprit d'avidité et de conquête de l'homme blanc et ses influences néfastes, dont la représentation est un poil plus adulte et torturée qu'il n'y paraît.
Le film joue aussi sur un récit classique d'accomplissement et de deuil nourri de riches péripéties parfois savoureuses à suivre et toujours ludiques en forme de petite réussite.
Mais Ainbo joue à plein dès lors qu'il convoque dans sa jungle luxuriante ses esprits évoquant des bribes de la mythologie amazonienne, représentés de manière loufoque et parfois surprenante. Une manière d'enrichir et de centrer son récit sur les croyances d’un peuple et sa manière d’appréhender le monde et l'environnement dans lesquels il évolue.
Ainsi, Ainbo : Princesse d'Amazonie, s'il ne constitue pas le film de l'année, se montrera cependant une jolie proposition de cinéma pour qui dépassera son apparente simplicité et son orientation vers le jeune public... Ainsi que la voix d'Audrey Lamy, en forme de totale erreur de casting qui vous fera sans doute préférer une séance en version originale.
Behind_the_Mask, qui n'est pas une flèche.