Papy fait de la résistance
Harrison Ford est mort en 1993.
Après il continua tout de même à jouer dans quelques navets dont certains connaîtront même un certain succès outre-atlantique, mais personne ne pourra admettre que ces tentatives pathétiques ne relèvent pas d’une sorte de folie furieuse, d’un long suicide calculé que seuls peuvent réaliser ceux là même qui ont déjà tout fait dans leur carrière.
Air Force One est un de ces leurres de dernière partie de carrière, avec un énorme succès local au box-office et des fans aveuglés et mortifères qui en redemandent…
Harrison joue le président des américains dans une sorte de Die Hard dans l’avion présidentiel avec cette petite touche étatique supplémentaire qui rend le tout confondant de niaiserie.
Le pire étant que Gary Oldman y est tellement mauvais en méchant avec accent que c’est difficile d’en vouloir à la star qui se contente de pousser juste un peu trop loin son métier habituel.
A la fin du siècle, même ses compatriotes se rendront compte de sa disparition et cesseront de le suivre dans le massacre studieux de sa carrière.
Et pourtant, parfois, dans une crise masochiste inimaginable, certains d’entre nous qui l’ont trop aimé pour ne pas lui pardonner beaucoup réessaient un petit quelque chose, vont voir Cow-Boys et Aliens au cinéma, attrapent Morning Glory au passage et envisagent même de terminer enfin un jour K19…
Comme notre grand-père qui va sortir de son Alzheimer pour raconter encore une fois la même histoire égrillarde de ses vingt ans avec une fermière teutonne pendant la deuxième guerre mondiale, on lève un peu les yeux au ciel, on soupire, on souffre, mais on revient le voir une fois par an parce qu’on l’aime quand même.
Et puis après, avec Harrison, au moins, on peut vite se revoir un de ses vrais films, histoire de maintenir la passion intacte.