Pour son dernier vrai film d'action (ou plutôt son dernier film quand il n'avait pas encore de cheveux blancs), Harrison Ford s'est allié au teuton Wolfgang Petersen pour un thriller aérien où il campe ni plus moins le Président des États-Unis. L'Air Force One comprenant les membres de son cabinet et sa petite famille ayant été pris d'assaut par une bande de terroristes kazakhs, M. le Président va relever ses manches et, plutôt que de fuir comme un lâche, va rester à bord de l'appareil et combattre lui-même les méchants. Rien que ça !
Le pitch est osé, même pour un film américain, et on aurait grandement préféré un garde du corps fidèle plutôt que le chef d'État himself mais ce qui est fait est fait et, au final, Air Force One s'avère être l'un de ces films d'action patriotiques comme on les aime : exagérés, jamais crédibles, pleins de bons sentiments et de valeurs à deux balles mais sincèrement efficaces.
On y croit jamais, tout suspense (pourtant bien mené) s'évapore constamment face à de telles situations mais dans l'ensemble on ne peut pas nier passer un bon moment plein d'action et de petits rebondissements. Il faut dire qu'entre un Harrison Ford en grande forme face à un Gary Oldman excellent en énième bad guy hystérique, le tout supervisé par le faiseur Petersen, très l'aise en matière de blockbuster, on a pas le temps de s'ennuyer.
On pourra certes être agacé par un interminable final où les coups de théâtre s'enchaînent un peu trop mais rien ne viendra concrètement nous gâcher le plaisir, ni les seconds rôles très plaisants ni quelques séquences d'adrénaline bien foutues. Ainsi, malgré son manque évident de sérieux, Air Force One reste l'un des thrillers d'action les plus improbables et les plus patriotiques de tous les temps, livré en pâture à un public forcément peu empreint à faire fonctionner sa matière grise.