Ce premier film d'une franchise qui comptera 3 autres films (747 en péril, les Naufragés du 747 et Airport 80 Concorde) se positionne comme étant le modèle du genre, en mettant en place une série de codes qu'on retrouvera dans les films suivants et toute production mettant en scène des avions menacés ; ces films seront d'ailleurs parodiés joyeusement par la série des Y'a-t-il un pilote dans l'avion ?.
Aussitôt un système se met en place en donnant naissance à la mode du film catastophe qui va occuper toute la décennie 70, et le concept de l'avion sera vite repris par un studio concurrent avec Alerte à la bombe en 1972, film qui traitera d'un péril similaire, avant 747 en péril qui est considéré comme la suite directe de Airport ; le plus amusant est que Charlton Heston figure à la fois dans Alerte à la bombe et 747 en péril, et je trouve dommage que Alerte à la bombe soit beaucoup moins connu car il développe une angoisse bien plus palpable que ne le fait Airport.
Le défaut de Airport est qu'il a une efficacité très relative en mettant en place ses codes avec un mélange de suspense, de portraits psychologiques, d'ennuis mécaniques, de problèmes atmosphériques, de menaces et de déboires sentimentaux. Tout ceci et particulièrement les épisodes sentimentaux plombent maladroitement le film. Malgré ça, le succès fut tel aux Etats-Unis qu'il contribua comme je le disais, à la vogue des films catastrophe. Le scénario se contente de placer une succession de personnages dans une situation dramatique virant au paroxysme de l'angoisse, d'où la dose de suspense propre à tout bon film du genre, mais celui-ci est trop dilué, les caractères sont encore mal dessinés, seule la conviction des acteurs parvient à rendre crédible cette histoire d'avion et de femmes. Sociologiquement, l'approche est intéressante, car on peut se demander pourquoi l'Amérique de Nixon qui était aussi celle de la guerre du Vietnam, fit un triomphe à ce film qui prend plaisir à mettre le spectateur sans doute masochiste dans une situation de danger, par procuration évidemment ? L'actualité saura ensuite donner raison à cette question.
Tout film catastrophe décrivant un contexte de danger donc, il fallait captiver l'attention du spectateur par un gros casting, méthode qui sera utilisée dans tous les films du genre, on a donc ici un cast poids lourd, où George Kennedy sera le seul acteur à reprendre son personnage de Joe Patroni dans les films suivants de la franchise. En résumé, Airport est un film assez laborieux mais qui peut se suivre sans trop de mal.