アキラ
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Le pouvoir est la thématique centrale du film de Katsuhiro Otomo.
L’auteur donne en représentation un pouvoir trop grand, que tout le monde cherche à contrôler pour le mener à ses fins. On connaît évidemment la finalité : cette maîtrise obsessionnelle et individuelle du pouvoir conduit au chaos.
C’est Tetsuo le personnage qui va servir de cobaye, en effet son côté avide de pouvoir et de contrôle sur monde traduit la quête de son identité, et son manque de confiance en soi qui l’a torturé toute son enfance. Le jeune Tetsuo nous donne matière à réflexion quant à la vision progressiste de l’humanité dont il est victime. Ce n’est qu’un jeune enfant, qui s’amuse avec sa bande de copains dans la ville de Tokyo, mais lorsqu’il apprendra qu’il est au centre d’une machination scientifique et technologique, il s’empressera d’user de son pouvoir pour dominer de monde. Comme quoi tout le monde est déraisonné face au pouvoir.
Mais cette question d’humanité s’applique également de façon plus large, la civilisation dans le film. Akira s’inscrit dans un contexte post-troisième guerre mondiale, on retrouve d’ailleurs énormément de parallèles avec la catastrophe d’Hiroshima. On retrouve une population complètement aliénée et dépossédée d'elle-même face aux événements, notamment avec de nombreuses apparitions de panneaux de publicités ou encore des formes de sectes croyantes au retour d’Akira. Cette forme de croyance abstraite peut se traduire comme un moyen d'échapper à la triste réalité qui guette les individus dans cette société dystopique envahie par le progrès technique.
Mais Katsuhiro appuie également son propos avec l’esthétique qu’il donne à son film d’animation : Les immenses gratte-ciels appuient la verticalité de cette ville qui écrase ses habitants, où encore l’immensité des couloirs enfouie dans cette vaste clinique traduisant l’inconnu et le flou de la science. L'esthétique du film suit une progression assez fidèle à ses personnages, le chaos apparaît d’abord de façon mystique, on se demande qui est cet enfant au visage vieilli ? puis le chaos prend une forme mécanique, et enfin organique. La fin du film figure dans une apothéose des plus saisissantes, où la combinaison dominant/dominé ne cesse d’intervertir entre Tatsuo et Mitsuru. Il y aurait un tas d'autres choses à dire mais selon moi, le point fort de ce film réside dans le fait que Katsuhiro Otomo ne suit pas le schéma classique, de l’antagoniste vs les protagonistes. La frontière entre le bon et le mal se dilue et on vient même à considérer que tout le monde est victime de ce système. En conclusion, Akira est une œuvre culte de la science-fiction, et nous avertit d’un système qui se rapproche petit à petit de nous…
Créée
le 8 févr. 2023
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