Aïe.
Il est toujours difficile de descendre un film dont l'enjeu central reste la maladie puis la mort d'une fillette qui n'avait pas demandé à venir au monde. Pourtant, sans aller jusque-là, et tout en soulignant le projet plutôt audacieux de dérouler la vie d'un couple brisé par cette tragédie, Alabama Monroe souffre d'un montage incohérent et éclaté façon puzzle, et d'une absence de ligne directrice qui lui fait cruellement défaut.
Si les acteurs sont impeccables, on ne peut également que se sentir touché par le vent au parfum d'Amérique qui souffle sur l'intimité des personnages, de par une bande-originale soignée et agréable (jamais redondante, ce qui aurait pu être un piège impardonnable). Toutefois, on se perd vite dans les tribulations de deux destins brisés et maladroits. Le film perd pied, comme ses protagonistes, défend un message boiteux sur fond d'éthique médicale et questionnements religieux.
Le tort majeur revient à la manie du réalisateur de revenir se planquer derrière des travers de documentaires plus que de tenter de sublimer son histoire par une vraie démarche cinématographique. Au final, on se sent plus voyeur qu'autre chose, et on aimerait juste laisser se reposer un homme bancal et une femme fragile.
Un peu comme cette note.