La vie manque cruellement de poésie, heureusement que le cinéma est là

Luxe, calme et volupté

Qu'on se le dise, "Alabama Monroe" est un film poétique et ça fait du bien par où ça passe. L'histoire raconte la vie d'un couple, celui d'Elise & Didier. De leur rencontre, au cancer de leur fille, en passant par la musique qu'ils partagent au sein d'un groupe de Bluegrass. Tout d'abord, la narration du film semble assez décousue aux premiers abords, mais très vite, les aller-retours temporels nous paraissent naturel et fluide tout en ajoutant des éléments de suspens, de tension voire d'angoisse. Le film est très bien écrit, tout en finesse, sans verser dans la facilité tout en abordant des sujets très forts et violents. Par soucis de surprise je ne vais pas vous révéler l'intrigue, mais le couple va traverser des moments difficiles que je ne souhaiterais même pas à Michael Bay ! Les dialogues, sont justes, criant de vérité ou bien de détresse.

Les acteurs sont éclatants. Sérieusement je pense que c'est la meilleure direction d'acteurs que j'ai vu au cinéma cette année. La mise en scène autour joue beaucoup, il ne faut pas se le cacher, mais merde ! quand Veerle Baetens (Élise) pète un câble, votre cœur s'emballe.
Les enfants, il est temps de parler de la réalisation et ceux qui me connaissent savent à quel point je m'attarde sur ce point. Ici, Félix Van Groeningen (à vos souhaits) signe un film extrêmement bien cadré, bien monté, bien pensé, bien construit et bah voilà. Sa patte est présente: on est dans une méthode de travail entre le classique et l'originalité (certaines transitions sont délicieuses). La photographie aussi déboîte elle des épaules de nouveau-née par paquet de dix ! C'est beau nom de nom ! Et alors, le plan où ils sortent les jouets en bois de la maison.... Mazette ! Le réal réussit à harmoniser fond et forme dans une oeuvre où l'erreur était facile et le moindre faux pas aurait gâché le tout. Groeningen s'en sort à merveille et signe une oeuvre magnifique qui bouleverse.

Je finirais sur le son, que ce soit par l'ingé son ou bien la musique, tout est juste, beau voire intelligent. Ceux qui sont accro à cet élément cinématographique vont être ravis. Pour conclure, cette fable amoureuse est tout sauf nunuche, c'est magnifique, bien écrit, bien joué. Que demander de plus ? À oui, je n'ai pas mis 10 parce qu'il y a une scène vraiment chiante. Voilà. Des bisous.
Augustin-Prophè
9

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Une photographie magnifique, Les meilleurs films de 2013, Les plus belles histoires d'amour au cinéma et Les films les plus tristes

Créée

le 30 août 2013

Critique lue 451 fois

Critique lue 451 fois

D'autres avis sur Alabama Monroe

Alabama Monroe
HugoLRD
9

Van Groeningen, le bluegrass, de l'amour et des étincelles.

Un vrai coup de coeur. La bande annonce, pourtant, ne paye pas de mine. On s'attend à un petit film sympa mais sans grande originalité. Et pourtant, c'est tout le contraire. Le film, tout en...

le 28 août 2013

97 j'aime

13

Alabama Monroe
Sergent_Pepper
7

Perdre un enfant par la main

La mort d’un enfant fait partie de ces sujets si délicats qu’en traiter revient à entreprendre l’ascension d’une planche savonneuse : à tout moment, on prend le risque de déraper. Felix van...

le 30 août 2016

71 j'aime

4

Alabama Monroe
Grard-Rocher
9

Critique de Alabama Monroe par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Didier dit "Monroe", vit en Flandre où il possède un ranch. Pas étonnant pour un amoureux de l'Amérique et de sa musique. Il joue du banjo dans un groupe de bluegrass country fondé avec quelques...

63 j'aime

39

Du même critique

Machete Kills
Augustin-Prophè
8

Tonton Machete, Oncle Charlie et William Wallace

Machete, on aime ou l'on n'aime pas. L'initiative du nanar "fait exprès" ne séduit pas tous les cinéphiles, mais sur moi, ça marche carrément. On retrouve Machete, le héros le plus badass de...

le 1 oct. 2013

27 j'aime

6

California Dreamin'
Augustin-Prophè
8

Make your own kind of BD

Alors que l'on observait une nette tendance à la standardisation graphique et narrative chez certains auteurs à succès issus d'internet, nous pouvons enfin souffler: ça bouge ! Pénélope Bagieu...

le 21 sept. 2015

25 j'aime

1