Aladdin
7.5
Aladdin

Long-métrage d'animation de John Musker et Ron Clements (1992)

Les dessins animés de chez Disney sont par essence consensuels. La firme ne veut à aucun prix risquer de froisser son public familial aussi ses personnages entrent-ils dans le moule "thermoformé" de la normalité.

Aladdin, sans érafler le credo de Disney, parvient cependant à produire une ambiance... magique !
Le héros, en dépit de son origine modeste, possède l'intelligence, l'adresse et la grâce d'un prince. Ses dents éclatantes et son visage de jeune premier le promettent au plus bel avenir. Celui-ci se profile sous la forme d'une magnifique princesse sortie d'un conte des 1001 nuits. Cette dernière est éblouissante de beauté avec ses grands yeux maquillés et ses cheveux de jais. Cependant, elle dénote au milieu des cruches habituelles de chez Disney par un caractère bien trempé. Elle se veut libérée et souhaite décider de celui qu'elle épousera. Quel progrès ! Comme souvent, c'est l'amour qui lui permettra de s'émanciper. Il faut dire que c'est un sacré levier pour motiver les êtres humains. C'est une premier point positif qui éclaire cet animé.
Les autres personnages ne sont pas en reste.

Le génie apporte un vent de fraîcheur rarement atteint dans les animés. C'est un véritable tourbillon de folie qui marie avec bonheur des références toutes plus anachroniques les unes que les autres. Mais quel régal de le voir effectuer mille facéties ! On s'en met plein la lampe. Ce personnage n'a de cesse de produire des vannes et son ressort comique ne se brise jamais.
Il est accompagné dans le registre de l'humour par un perroquet volubile qui répond au nom de Yago. Celui-ci peste, enrage et fustige les avanies qui les frappent, lui et son maître. Et quel maître !
Le Grand Vizir Jafar est un méchant mystérieux et sublime de noirceur. Il déborde de cruauté comme rarement on a vu chez Disney. Ses expressions faciales ainsi que ses effets vocaux sont tout bonnement jubilatoires. C'est le méchant qui m'a le plus marqué tant la hideur de son âme transpire par toutes les fibres de son turban.

Ce parterre de personnalités marquées (le sultan ne nous barbe pas plus que les singeries d'Abou ou les vols du tapis, c'est le pompon, qui débordent d'expressivité !) est accompagné des traditionnelles chansons qui déversent du bonheur comme les vents du désert charrient des tonnes de sable. Mais les textes et les mélodies exaltent les images avec brio : la chanson du génie est truculente, l'arrivée du prince Ali triomphale, le rêve bleu est devenue légendaire... Ces mélodies sont connues de tous et fredonnées au second degré lorsque l'occasion s'en fait sentir.
C'est également le cas d'une grand nombre de vannes qui sont utilisées dans la vie de tous les jours.

L'histoire finira bien entendu par un happy end mais elle fonctionne si bien que l'on pardonnera à Disney le diamètre des ficelles utilisées. Aladdin a en effet marqué son époque d'un coup de génie.
Apostille
8
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le 30 déc. 2013

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8 j'aime

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