Une adaptation mi-figue mi-raisin du classique de Leiji Matsumoto.
Cet Albator 2013 déclenche d'abord l'enthousiasme par sa richesse et son inventivité visuelle, dans une veine "cut-scene" de Final Fantasy version XXL. Les combats spatiaux et les escarmouches dans les coursives sont à cet égard particulièrement convaincants.
De même, pour le bonheur des fans, bon nombre d'éléments d'origine sont repris : les personnages principaux, en premier lieu, sont quasiment tous présents. Outre Albator, on retrouve en effet Nausicaä/Kei, Alfred (bizarrement dans ses deux versions : Yattaran et Toshiro, le gars qui finit dans l'ordinateur), Mîmé (dans sa version Nibelungen côté background mais avec une bouche pour une fois). (Je pleure l'absence d'Emeraldas mais bon...). Il y a également un Yama rebelle - personnage pivot du film - qui rappelle le Ramis de 1978.
Malheureusement l'histoire s'enferre assez rapidement dans un gloubi-boulga SF assez confus à base de matière noire et de bombes gravito-dimensionelles (ou un truc dans le genre) auquel même le scénariste semble n'avoir pas tout compris. De même, le fait de doter l'Arcadia d'une fonction d'auto-réparation (WTF!) et de transformer Albator en être quasiment immortel (WTF! bis) faussent complètement la nature des enjeux. Plus globalement, c'est toute la poésie et la mélancolie qui se dégageait des différents anime qui est absente de ce long-métrage qui peine à émouvoir (le faux passage de témoin est par exemple complètement raté) et à proposer de véritables personnages.
Cet abysse scénaristique est d'autant plus regrettable qu'il n'y avait qu'à puiser dans le matériau d'origine... C'est justement ce qui me donne furieusement envie de m'y replonger !