Pour les adeptes de parodies de western...
L’affiche de « Albert à l’Ouest » met l’information clairement en avant : « Par le créateur de Ted ». Il s’agissait là de l’argument principal qui m’a incité à aller voir cette comédie réalisée par Seth McFarlane. Je suis un grand fan du désormais mythique ours en peluche Ted. Le réalisateur qui lui avait donné vie ne pouvait être que quelqu’un de talentueux. C’était donc en confiance que je me suis installé dans un fauteuil de cinéma prêt à vivre deux heures dans le Far West qu’allait m’offrir ce « A Million Ways to Die in the West », titre original de la comédie.
« La couardise d’Albert au cours d’une fusillade donne à sa fiancée volage la bonne excuse pour le quitter et partir avec un autre. Une belle et mystérieuse inconnue arrive alors en ville et aide le pauvre Albert à enfin trouver du courage. Des sentiments s’immiscent entre ces deux nouveaux alliés, jusqu’au jour où le mari de la belle, un hors-la-loi célèbre, découvre le pot-aux-roses, et n’a plus qu’une idée en tête : se venger. Albert aura-t-il le courage nécessaire pour venir à bout du bandit ? »
La sortie du film en salle était accompagnée de la mention suivante : « Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs. » Cette indication traduit le côté trash de certains aspects de l’humour de Seth McFarlane. Il se fixe peu de limite et cela fait partie de son charme. « Albert à l’Ouest » se présente comme une parodie des films de western. Le potentiel de ce projet est important. Il ne restait donc plus qu’à l’exploiter.
Le côté « pastiche » du film est vécu à travers le personnage d’Albert. Je le trouve particulièrement bien construit. En effet, Albert est un homme qui ne vit pas à la bonne époque. Il est conscient de tous les excès et les incohérences de son temps. Il rejette le fait que tout soit régler par la violence, il regrette l’absence totale d’hygiène, il hallucine que la loi du plus fort soit toujours la meilleure… Bref, il est en souffrance. Les remarques qu’il peut faire à propos des événements qui l’entourent servent donc la caricature et la sublime. Le ton décalé de ses interventions accentuent les rires. Seth McFarlane n’oublie jamais de parodier les codes du western. Il arrive que dans ce type de film, les vannes sur l’époque disparaissent au fur et à mesure que l’intrigue s’installe. Ce n’est pas le cas ici. La parodie et l’histoire sont entremêlées et s’alimentent réciproquement.
La grande force du film réside dans ses dialogues. Le scénariste a un vrai talent pour dégainer de la vanne à grande intensité. Il y a très peu de temps morts dans le domaine. Même si Albert est le principal fournisseur de répliques, les personnages secondaires ne sont pas laissés de côté et apportent aussi leur écot par leurs saillies verbales. Par contre, la réalisation n’est pas à la hauteur des textes. Je la trouve assez paresseuse. Je pense que sans changer le budget, la mise en scène aurait pu être plus chiadée. En poussant à l’extrême, certains plans se rapprochent davantage du téléfilm que du grand écran. C’est dommage car la force humoristique de l’ensemble aurait mérité un plus bel écrin. La conséquence est que « Albert à l’Ouest » peut être vu à la télévision sans perdre grand-chose que ce que peut offrir de le visionner dans une salle de cinéma.
Malgré ces défauts, le film n’a aucun mal à faire exister une jolie galerie de protagonistes. Chacun à sa manière participe à l’atmosphère délurée du film. Seth McFarlane interprète parfaitement le rôle-titre. Mais celle qui irradie l’écran est Charlize Theron qui en plus de sa plastique de rêve et de son charme fou nous offre un rôle à contre-emploi splendide. La découvrir reine de la gâchette et plus cow-boy que son acolyte masculin. L’autre habitant du bled à alimenter la machine à blague est joué par Neil Patrick Harris. Il s’agit d’un dérivé de son rôle dans « How I Met Your Mother » par certains aspects. J’ai donc beaucoup aimé chacune de ses apparitions dont le spectateur rit sans regret. Le grand méchant prend les traits de Liam Neeson. Il est très en retrait dans l’intrigue mais c’est toujours un plaisir de la découvrir dans un film. Je vais m’arrêter là pour le listing. Je vous laisse voir le film pour rencontrer le reste du casting. Ne pas tout savoir est toujours agréable…
Pour conclure, « Albert à l’Ouest » est une comédie drôle et divertissante. Elle exploite pleinement son potentiel de départ. Les quelques défauts qui émaillent le film sont rapidement mis de côté au profit de la bonhommie dégagée par l’ensemble. Je ne peux que vous conseiller d’y jeter un coup d’œil lors d’un prochain passage à la télévision. Vous risquez de passer un bon moment si vous êtes adeptes de ce genre d’humour sans trop de limite…
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