La causticité et la trivialité de Seth MacFarlane font peut-être mouche dans Family Guy ou American Dad, voire dans la bouche d’un ours en peluche (Ted), mais ce qui fonctionne dans un univers cartoonesque s’avère pénible dans un film avec des acteurs en chair, en os et en transit intestinal. Chaque scène s’efforce, avec zèle, de piétiner les ornières du bon goût et de surpasser en vulgarité celle qui a précédé. Mission accomplie à chaque fois, mais ce n’est pas cela qui fait une comédie réussie.
MacFarlane, son teint orangeasse et ses airs de gendre idéal au sourire sponsorisé par son dentiste, s’est octroyé le rôle-titre. Une décision pertinente en dépit de son jeu d’acteur limité, puisqu’il a l’air aussi à l’aise que son personnage est censé l’être dans la rudesse de l’Ouest américain. La parodie de western s’articule autour des tribulations de cette mauviette parmi les cow-boys. Une ruée vers une virilité retrouvée qu’il effectue en compagnie d’une alliée performante dans le maniement des armes (Charlize Theron, venue payer ses impôts), seul personnage féminin positif du film (les autres étant soit vénales, soit stigmatisées en tant que prostituées à qui il ne paraît pas permis d’être romantiques).
Lorsque les vannes scatos laissent un petit espace à la légèreté, à l’image, par exemple, du running gag sur l’interdiction de sourire lorsque l’on est pris en photo, on entrevoit ce qu’aurait pu être Albert à l’Ouest s’il avait su modérer ses excès. Car, au moment de compter les points, ce sont surtout les caméos que l’on met au crédit du film. Ce qui en dit long sur son originalité. Albert à l’Ouest ne fait pas pschiiit, il fait prout.