Très beau film au rythme lent, où il arrive peu de choses, mais qui fait passer beaucoup d’émotions grâce à l’excellente prestation de Glenn Close. Un rythme lent à l’image de la vie du personnage principal : Albert, une femme qui se fait passer pour un homme depuis l’âge de ses 14 ans afin de mieux gagner sa vie, en tant que majordome d’un hôtel, et en réaction à un événement traumatique. Avant d’être un film sur le « genre », il s’agit d’abord de l’histoire d’une grande solitude et souffrance, celle des basses classes sociales, enfermées dans un carcan duquel elles ne peuvent s’échapper. Histoire d’une vie tragique, étouffée, sans éclat, sacrifiée. À côté d’Albert, il y a toute une série de personnages prisonniers eux aussi du système. Chacun essaie de tracer son chemin comme il peut.
Ce film engendre beaucoup de compassion pour ses « petites vies », si tristes qui sombrent dans l’oubli. Mais il leur rend aussi hommage en se terminant sur une note de vie : Helen donne le nom d’Albert à son enfant, il ne sombrera pas totalement dans l’oubli…