Alerte à Miami est l’adaptation sur grand écran de la série comique Reno 911, diffusée de 2003 à 2009. Elle a été diffusée sur Pink TV chez nous, autant dire que pas grand monde ne la connaît, moi compris. Elle est l’oeuvre de Robert Ben Garant qui signe aussi cette version cinéma et surtout connu pour avoir adapté au cinéma La Nuit au musée.
L’historique étant fait, découvrons le film. L’équipe de policiers de Reno est composée d’incapables, d’obsédés, et j’en passe, dont on ne sait pas vraiment s’ils veulent vraiment faire du beau boulot, ou s’acquitter de la besogne au plus vite. Des bras cassés mais malgré tout conviés à un grand congrès à Miami. Et pourtant ils sont refoulés sur place. Fidèles à leurs poils dans la main ils n’ont pas repondu en temps et en heure pour pouvoir s’inscrire. Ce qui se révèle être une chance pour eux puisque cela leur permet d’échapper à une épidémie qui touche le congrès, tous les policiers sont en quarantaine. Tous sauf eux, qui vont donc devoir servir et protéger la population de Miami. Les pauvres.
La série est présentée comme foutraque, avec des personnages sans développement, des intrigues décousues, et un humour absurde. Le film reprend tout ça, et en n’y étant pas préparé, le choc est rude. Cela n’a rien à voir avec Police Academy ou d’autres films avec des policiers incompétents. Quelques personnages sont différenciés, comme le lieutenant en short moulant, le meilleur, et d’autres ne semblent pas avoir de réelles utilités. L’humour est forcé, tire un peu trop vers l’extrême. Les plaisanteries sur le sexe ne manquent pas, pour le meilleur et le pire. Le film tente de choquer, comme la baleine sur la plage. L’humour est adolescent, volontiers bébête, et se foire plus qu’il ne réussit son essai.
Le film est réalisé comme un épisode de télé-réalité. Avec la caméra tremblotante, les confidences devant le micro ou les moments gênants. On peut s’interroger sur la pertinence de faire « comme si c’était vrai », au vu du décalage avec les situations présentées. De plus, puisque les personnages n’ont rien ou si peu à dire sur eux-même, le phénomène d’attachement, au plus près de la caméra, ne peut pas fonctionner.
Enfin, comme trop souvent avec les adaptations sur grand écran, le film est rempli d’invités, comme pour se donner une certaine importance. A ce petit jeu, il faut saluer The Rock, alors encore avec une musculature humaine, pour l’un des meilleurs gags du film.
Je ne peux pas dire que j’ai été emballé. Il paraît que le film se réserve à ceux qui connaissent déjà la série, c'est un prolongement de leurs aventures et de leur univers. Il n’est certainement pas une porte d’entrée pour découvrir l’univers du show, puisqu'il ne laisse pas le temps de s'attacher à ces personnages volontièrement gênants. Le curieux candide trouverait que ce film manque d’humour et ne sait pas où il va, et l’amateur dirait « mais justement ! ». Je me range dans la première catégorie.