Alexandra's Project par félis
Dans ce huis-clos australien, l'ambiance est oppressante "à souhait" (bande son vraiment bien faite, elle participe beaucoup au malaise).
On se demande tout d'abord ce que cette femme, Alexandra, a dans la tête. On voit qu'elle va mal, qu'elle n'est pas heureuse, et à voir son mari, on se dit que quelque chose ne va pas sans toutefois réussir à mettre le doigt dessus.
Puis quand elle enferme son mari dans leur maison pour son anniversaire (à lui), ne lui laissant comme interlocuteur qu'une k7 vidéo où elle parle, on se demande à quel point cette femme est folle, et jusqu'où elle va aller dans cette vengeance froidement planifiée contre son mari, qu'elle hait sans qu'on sache toujours pourquoi (le mari fait avance rapide sur ses explications... début d'explications ?)
Puis finalement, on commence à se demander si cette folie n'est pas une réaction "justifiée" (ou du moins compréhensible) à celle, plus "normative", de son mari qui, sans faire de choses "abominables", la traite en "objet sexuel" et l'entrave dans sa liberté et son épanouissement, la déshumanisant sans même sans rendre compte...
Toute la force du film réside dans ce renversement des rôles victime-bourreau, une violence soudaine et très crue (psychologiquement) venant contrebalancer une autre violence de tous les jours, plus diffuse, et surtout mieux acceptée socialement...
Un film "féministe", au fond.