In otio veritas
Charmante bouffée d'optimisme que cet Alexandre le bienheureux ! Armé d'un pitch relativement simple (un homme éreinté par le travail de la ferme conjugale décide de consacrer sa vie à la sieste et...
Par
le 30 juin 2015
20 j'aime
2
Alexandre le bienheureux est un film qui vieillit mal chez moi. Je crois me souvenir que j'ai eu bien aimé la première fois, il y a longtemps.
En le revoyant aujourd'hui, je souris de temps en temps au jeu des acteurs, j'apprécie (toujours) les cuisses – affriolantes – de la jeune Marlène Jobert, j'aime bien la voix (surtout) et la chanson d'Isabelle Aubret au générique. Finalement, ce que j'aime le mieux dans le film c'est la nature et la campagne (en Eure-et-Loir) qui est très bien filmée.
D'un point de vue purement cinématographique, c'est dans ce film que Philippe Noiret gagne ses galons de premier rôle et que Pierre Richard fait ses premières armes. C'est aussi un des premiers rôles au cinéma de Marlène Jobert.
D'un point de vue scénario et mise en scène, je peux dire que j'apprécie bien le film jusqu'au retour de Philippe Noiret de l'enterrement de sa femme et à sa décision de dormir, d'enfin dormir, de toujours dormir. Dans cette partie, le personnage d'Alexandre tyrannisé par sa femme qui est sans cesse sur son poil pour l'obliger à bosser alors qu'un rien le distrait est assez jubilatoire. Ensuite, je dirais bien que l'inspiration vient un peu à manquer car les scènes s'étirent en longueur. Il me semble même qu'Yves Robert loupe quelques bonnes occasions. Par exemple, quand Alexandre libère les lapins, les canards et les oies dans la cour, je m'attendais à quelques gags et puis finalement non.
De même, le personnage de Marlène Jobert ne me semble pas assez travaillé. Bien sûr, il y a ses cuisses – que j'ai déjà décrites comme affriolantes - mais elles ne suffisent pas à "étoffer" le rôle. Le personnage se présente comme quelqu'un de nonchalant voire même paresseux. On se dit qu'il y a de l'affinité dans l'air. Puis peu à peu, on voit son caractère se modifier et devenir intéressé lorsqu'elle jette son dévolu sur Alexandre. On devine bien où Yves Robert veut en venir mais, justement, je pense qu'il vend la mèche au spectateur trop tôt. Et loupe un peu son effet comique.
Au final, le film tourné en 1967 et sorti début 1968 ne peut donc pas être qualifié de soixante-huitard même si l'esprit est déjà un peu là. Par contre, on pourrait qualifier le film d'être gentiment antiféministe et surtout d'être un élément à charge sur la grande cause si méconnue de l'exploitation de l'homme par la femme.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films d'Yves Robert, Films Terroir et Les meilleurs films de 1968
Créée
le 11 juin 2023
Critique lue 61 fois
7 j'aime
7 commentaires
D'autres avis sur Alexandre le bienheureux
Charmante bouffée d'optimisme que cet Alexandre le bienheureux ! Armé d'un pitch relativement simple (un homme éreinté par le travail de la ferme conjugale décide de consacrer sa vie à la sieste et...
Par
le 30 juin 2015
20 j'aime
2
Eloge de la paresse : un film qui fait bien fantasmer des hommes et je ne parle pas de Marlène Jobert. La musique de Cosma se marie bien à cette apologie du plaisir de vivre. La simplicité du...
Par
le 1 janv. 2013
15 j'aime
Alexandre (Philippe Noiret) est un homme nonchalant et bon vivant. Mais il est marié à une femme ambitieuse et tyrannique (Françoise Brion). Elle décède brutalement et Alexandre décide de s'accorder...
Par
le 22 déc. 2022
11 j'aime
1
Du même critique
Au départ de cette aventure, il y a un roman écrit par la romancière R.A. Dick en 1945 "le Fantôme et Mrs Muir". Peu après, Mankiewicz s'empare du sujet pour en faire un film. Le film reste très...
Par
le 23 avr. 2022
25 j'aime
9
1959 c'est l'année de "125 rue Montmartre" de Grangier mais aussi des "400 coups" du sieur Truffaut qui dégoisait tant et plus sur le cinéma à la Grangier dans les "Cahiers". En attendant, quelques...
Par
le 13 nov. 2021
24 j'aime
5
"La Mort aux trousses", c'est le film mythique, aux nombreuses scènes cultissimes. C'est le film qu'on voit à 14 ou 15 ans au cinéma ou à la télé et dont on sort très impressionné : vingt ou quarante...
Par
le 3 nov. 2021
23 j'aime
19