In otio veritas
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Alexandre le bienheureux est un film qui vieillit mal chez moi. Je crois me souvenir que j'ai eu bien aimé la première fois, il y a longtemps.
En le revoyant aujourd'hui, je souris de temps en temps au jeu des acteurs, j'apprécie (toujours) les cuisses – affriolantes – de la jeune Marlène Jobert, j'aime bien la voix (surtout) et la chanson d'Isabelle Aubret au générique. Finalement, ce que j'aime le mieux dans le film c'est la nature et la campagne (en Eure-et-Loir) qui est très bien filmée.
D'un point de vue purement cinématographique, c'est dans ce film que Philippe Noiret gagne ses galons de premier rôle et que Pierre Richard fait ses premières armes. C'est aussi un des premiers rôles au cinéma de Marlène Jobert.
D'un point de vue scénario et mise en scène, je peux dire que j'apprécie bien le film jusqu'au retour de Philippe Noiret de l'enterrement de sa femme et à sa décision de dormir, d'enfin dormir, de toujours dormir. Dans cette partie, le personnage d'Alexandre tyrannisé par sa femme qui est sans cesse sur son poil pour l'obliger à bosser alors qu'un rien le distrait est assez jubilatoire. Ensuite, je dirais bien que l'inspiration vient un peu à manquer car les scènes s'étirent en longueur. Il me semble même qu'Yves Robert loupe quelques bonnes occasions. Par exemple, quand Alexandre libère les lapins, les canards et les oies dans la cour, je m'attendais à quelques gags et puis finalement non.
De même, le personnage de Marlène Jobert ne me semble pas assez travaillé. Bien sûr, il y a ses cuisses – que j'ai déjà décrites comme affriolantes - mais elles ne suffisent pas à "étoffer" le rôle. Le personnage se présente comme quelqu'un de nonchalant voire même paresseux. On se dit qu'il y a de l'affinité dans l'air. Puis peu à peu, on voit son caractère se modifier et devenir intéressé lorsqu'elle jette son dévolu sur Alexandre. On devine bien où Yves Robert veut en venir mais, justement, je pense qu'il vend la mèche au spectateur trop tôt. Et loupe un peu son effet comique.
Au final, le film tourné en 1967 et sorti début 1968 ne peut donc pas être qualifié de soixante-huitard même si l'esprit est déjà un peu là. Par contre, on pourrait qualifier le film d'être gentiment antiféministe et surtout d'être un élément à charge sur la grande cause si méconnue de l'exploitation de l'homme par la femme.
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Créée
le 11 juin 2023
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