Richard Burton incarne l'homme de façon impressionnante.

A l'époque des péplums, incarner un personnage historique, une figure mythologique n'a plus la même signification que maintenant. Burton est impressionnant. Il sait jouer dès la genèse, la formation du jeune paide à l'ascension du conquérant, l'évolution de celui qui sera reconnu comme le plus illustre de son temps et aura traversé l'époque alors qu'il n'a rien laissé de son vivant.
Burton nous montre un Alexandre à peu près réaliste, qui n'échappe pas à ses fautes ni à son destin: celui d'une vie courte. Il se prend pour Achilles, se trouve un "Hector" dans l'adversaire Darius mais cette phase lui passe finalement. Il est dans une situation délicate: le devoir envers son père, la méfiance contre sa mère qui aura torché plus d'une centaine d'aspirants, servants, et même le propre fils dAlexandre.


Burton joue très bien. il incarne très bien en peu de temps (un peu comme la vitesse de destruction de lEmpire perse), le trame d'Alexandre: il est passé comme une trombe dans l'Histoire. Change d'objectifs plus souvent qu'on change de vêtements, s'obstine à aller toujours plus loin, n'éprouve plus d'amitié, et finalement enfin frappé par une fièvre, il se réduit à un petit homme lamentable, qui se met en scène devant ses propres soldats et se dispute avec Roxanne. On voit l'influence dans ce film de Plutarque qui à mon avis n'était pas une très bonne idée - car on se méfie de cet auteur, son style oisif et rudimentaire, ses affirmations grotesques. Ce film retrace donc, plus le portait du personnage: la scène à Parsa, lorsqu'il s'oppose à l'incendie, sa compassion pour Darius III, sa volonté de tolérance universelle et pacification de l'Asie mineure en adoptant les titres royaux des monarchies théocratiques orientales.


Le film est bien constitué: il s'agit plus d'un résumé en fait, mais il tient bien. D'abord l'élève d'Aristote, le passionné de l'Iliade - Alexandre veut imiter Achilles. Ensuite la bataille de Chéronée, lorsqu'il commande la cavalerie et soumet la Grèce. Ensuite, il veut venger le souvenir des guerres médiques, et renverser l'Empire perse avec 40,000 hommes. On le voit ensuite dans sa phase conquérant. Burton est dur, ambitieux, sans pitié - il manque sans doute encore plus de violence et de froideur, mais la fougue est présente. Le passage du noeud Gordien, la défaite de Darius à Issus, qu'il écrase une dernière fois avec sa cavalerie et dine le soir même dans la tente de Darius. Son désir de rejoindre l'Indus et de créer l'empire universel où il trouvera son origine divine à Amon. De là, les mariages, le mélange des races, des religions, des status confus, ce qui rendra le reste des cités grecques folle de rage et ses soldats épuisés qui ne peuvent dépenser leurs butin et doivent supporter les plaintes de leurs femmes. Alexandre fatigué, blessé, bientôt malade, se détourne de ses objectifs et décide de contourner l'Arabie par la mer. Ce revirement lui sera fatal. Et lorsque sur son lit les diadoques (successeurs d'Alexandre) lui demandent l'héritier, il détonne en proclamant "au plus fort".


En fait ce film a surtout influencé Alexandre le grand (2004) qui est une défection. On retrouve beaucoup de scènes marquantes qui sont copiées sur celui ci. Et si on pousse un peu plus loin, on peut se rendre compte que les trois péplums les plus chers empruntent tout aux originaux: Gladiator à les Gladiateurs avec Victor Mature, Troie à Hélène de Troie. Tous ces films copient sur les anciens, c'est pour dire qu'ils ont au moins, des aspects positifs. Malgré ça, on retrouve pas la même performance chez Farrell que chez Burton qui illustre le charisme d'Alexandre sans qu'on en doute ou qu'on s'en moque.

CrashDavis1988
8
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le 1 juil. 2017

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CrashDavis1988

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