Ali Baba (Fernandel) se rend au marché pour acheter une danseuse (Morgiane/Samia Gamal) pour le compte de son maître (Cassim/Henri Vilbert), mais il tombe rapidement sous son charme et décide donc de trouver un moyen de la libérer de son maître, qui veut en abuser. Parti à la recherche d'un perroquet pour faire plaisir à la jeune femme, il se retrouve piégé dans une embuscade tendue par 40 voleurs à une caravane de marchands. Cherchant à se cacher dans la cargaison d'un marchand il est finalement emmené involontairement avec le reste du butin à la cachette des voleurs. Il découvre alors la fameuse grotte s'ouvrant à la phrase « sésame, ouvre-toi ! » et renfermant des trésors d'une valeur inestimable ; faisant aussitôt de lui un homme immensément riche, mais également un homme à abattre que ce soit par les voleurs qui veulent se venger et garder leurs trésors pour eux, mais également son ancien maître à qui il a révélé en étant saoulé la source de sa richesse et qui aimerait bien tout garder pour lui.
Sans être un chef-d'oeuvre, Ali Baba et les Quarante Voleurs reste un film plutôt sympathique, porté principalement par sa tête d'affiche, à savoir Fernandel. Le célèbre acteur à l'époque figure majeure du cinéma français sait qu'il est l'argument de vente principal du film - ça plus le fait que le film soit adapté du célèbre conte des milles et nuits - et que pour l'essentiel le film repose avant tout sur lui. Ainsi Fernandel se retrouve ici plus ou moins en roue libre, pourtant son jeu n'est à mon sens jamais vraiment gênant ou lourd pour autant. Fernandel fait certes du Fernandel, mais qui pourrait réellement s'en plaindre, l'homme était passé maître dans ce rôle de gars un peu naïf faussement gaffeur tel qu'il le jouera également dans les Don Camillo.
Cependant, le reste du casting peut faire un peu plus tiquer, en particulier Morgiane incarné par Samia Gamal. Le rôle est limité à ce que j'aurais un peu envie d'appeler celui d'une potiche, engagés d'avantages pour ses charmes que pour son jeu d'actrice. J'ai vu après le film qu'en réalité l'actrice était égyptienne, je ne sais pas si cela a joué un rôle dans le fait que ces lignes de dialogue - en plus de se limiter la plupart du temps à un ou deux mots par si par là - ne doivent pas dépasser la cinquantaine, mais je vais partir du principe que oui. Alors, je sais bien autre temps autre mœurs, je ne vais pas m'offusquer du film pour ça d'autant que bien que cela m'ait laissé relativement de marbre, elle est au moins excellente dans les scènes de danse.
...m'enfin n'empêche que cette scène où elle court à côté d'Ali Baba alors que lui est sur son âne...non en vrai c'est marrant, c'est le but, mais ça m'a fait rire.
Concernant les seconds rôles, bien qu'aucun ne ressorte réellement du lot ils sont tous efficaces et laissent à Fernandel le soin de briller, ce qui était sans nul doute l'objectif recherché.
→ Je me permettrais tout de même de relever l'acteur jouant le muezzin aveugle (je n'ai pas réussi à retrouver son nom) qui ne cesse de se battre avec lui-même pour faire en sorte que ses paupières restent demi clauses et ses yeux tournés vers le haut pour qu'on ne voie autant que possible que le blanc de ses yeux et qu'à du quand même bien en baver.
Par ailleurs, le film réalisé par Jacques Becker, le film fut l'un de ses plus grands succès auprès du grand public, la critique de l'époque s'entendra pour dire que même si le film n'est pas foncièrement mauvais et bien qu'avec des défauts il sera sujet d'éloge pour certains. Adaptation du célèbre conte éponyme, même si je n'ai jamais lu le conte en question, j'imagine que le film a pris quelque liberté mais j'ai dans l'idée que ça reste relativement fidèle à ce qu'on peut en savoir dans l'imaginaire collectif et dans le fond je pense que c'est le principal. Le film n'a pas vraiment vocation à être une adaptation fidèle de l'histoire que tout le monde connaît même sans la connaître.
On pourrait également reprocher au film d'être extrêmement marseillais pour un film se passant en Orient, mais là aussi je ne pense pas que cela soit forcément des plus pertinents, encore une fois autre temps autre mœurs et puis j'aime bien ce cinéma Marseillais qui existait dans le temps avec des Fernandel, des Raimu, etc. mais qui est un peu tombé dans l'oubli.