Mia Farrow est Alice, une femme dans la quarantaine, insatisfaisante à ce stade de sa vie (malheureuse, quoi !) et qui essaie de se trouver ou de se retrouver. Woody Allen ajoute quelques éléments d’Alice au pays des merveilles à son récit, mais à un niveau assez superficiel. Comme dans l'œuvre de Walt Disney, Alice elle prend des substances (ici des herbes) qui agissent sur son niveau de conscience. Ce sont des petits tours de magie qui font entrer son film dans le genre fantastique.
Très jeune, Alice (Farrow) abandonne une carrière naissante dans la mode, pour épouser Doug (William Hurt), un homme riche et séduisant. 20 ans plus tard, elle a tout, un magnifique appartement à New York, deux enfants et des domestiques à son service. Elle passe son temps à faire du shopping et à recevoir des soins de beauté pour paraitre toujours plus jeune. Lorsqu’elle se rend chez un Dr. Yang (Keye Luke) pour un problème de dos, ce dernier voit tout de suite que la douleur d’Alice n'est pas physique, mais dans la tête (problème psychologique). Il lui donne alors diverses herbes à prendre, ayant toutes des propriétés différentes. C'est alors qu'elle rencontre Joe (Joe Mantegna) ...
Les herbes concoctées par le Dr. Yang ont des effets étranges sur Alice. Ainsi, elle qui est pourtant très timide, se met soudainement à flirter ouvertement avec Joe, l’objet de son affection très récente. A chaque visite chez le Dr. Yang, elle en ressort avec une nouvelle potion. L'une d'entre elles a pour propriété de la rendre invisible, ce qui lui permet d'espionner Joe avec son ex-femme psychiatre (Judy Davis). Une autre a pour propriété de faire apparaitre les fantômes de son passé, comme son premier amour disparu (Alec Baldwin). Aprés plusieurs péripéties, Alice et Joe vont finir par se rapprocher et envisager une vie ensemble, mais l’une des potions va tout remettre en question ...
C'est la potion d'invisibilité qui va bouleverser les plans d'Alice. En l'espionnant à l'aide de la potion, Joe va prendre conscience qu'il aime toujours son ex femme. Quant à Alice, toujours à l'aide de la potion d'invisibilité, elle va découvrir l'infidélité de son mari.
Je suis un gros fan de Woody Allen, mais pas au point d'en être un fan aveugle. Il y a les Woody Allen que j'adore (Annie Hall et Manhattan), les Woody Allen que je n'aime pas du tout (Escrocs mais pas trop et To Rome with Love) et ceux que j'aime moyennement ... Alice appartient à cette dernière catégorie. Malgré le concept original qui repose sur les herbes "magiques" du Dr Yang, Alice a bien du mal à me passionner. D’une part, il est très difficile d'avoir de l'empathie pour Alice, une femme riche et malheureuse qui a plus d'argent que de vrais problèmes. Alice n'a pas vraiment de problèmes dans sa vie, ou alors des problèmes de riches. D'autre part, le film a du mal trouver le ton juste. Quand ça se veut dramatique, ce n'est pas suffisamment dramatique. Quand ça se veut être drôle, ce n'est pas suffisamment drôle.
Mia Farrow fait de son mieux pour susciter de l'empathie chez Alice, mais n'elle n'est vraiment pas aidée par l'écriture de son personnages, ni par les péripéties qu'elle rencontre. Alice, c'est ni plus ni moins qu’une femme qui traverse une pseudo crise de la quarantaine. Par contre, j'ai beaucoup aimé les passages où elle rencontre les fantômes de son passé, ceux de ces parents et surtout celui de son premier amour ... dans ces moments là uniquement, j’ai vu une vraie personne. C'est aussi dû à une bonne performance d'Alec Baldwin, pourtant dans un rôle très mineur. Le reste de la distribution fait le job, ni plus ni moins.
Alice est un film assez méconnu dans la filmographie de Woody Allen et pour cause, il est juste moyen. Le film repose sur des personnages auxquels je ne pouvais, ni m'identifier, ni m'attacher et il n'est pas aussi drôle qu'il aurait dû l'être (même si le coup de l’invisibilité est assez chouette). Au final, ce n'est pas un mauvais film, ni un mauvais Woody Allen ... juste un Woody Allen moyen.