Je préfère la version animée de Disney et la version tchécoslovaque !!!
S'il est indéniable que Norman Z. McLeod était un solide et efficace réalisateur de comédies (notamment pour les Marx Brothers !!!), l'univers fantasmagorique n'était visiblement pas fait pour lui.
Pourtant le film avait de sérieux bons arguments pour plaire. Tout d'abord et tout simplement, il est adapté du génial roman (ou plutôt des géniaux romans parce que le film a pioché aussi dans "De l'autre côté du miroir", la suite d'"Alice au pays des merveilles" !!!) du génial Lewis Carroll, ensuite parce qu'au scénario on a Joseph L. Mankiewicz, avant qu'il ne devienne l'immense réalisateur que l'on connait, et William Cameron Menzies, qui participera fortement à la création du monument "Autant en emporte le vent", et aussi bien sûr parce qu'il a un casting aussi prestigieux qu'improbable.
On ressent une pointe de jouissance étrange à voir l'homme le plus classe, le plus sexy et le plus élégant de tous les temps, Cary Grant, jouer le rôle d'une tortue à tête de vache pleurnicharde. La pointe de jouissance se renouvelle quand le "pas mal non plus" Gary Cooper interprète un Chevalier blanc qui ne peut pas faire un mètre sans tomber de son cheval.
Reste que si ces deux scènes, en particulier celle avec Cary Grant qui est un grand moment de n'importe quoi, auxquelles on peut ajouter la séquence animée de l'histoire cruelle avec les huîtres, ne sont pas déplaisantes, si Charlotte Henry a une frimousse irrésistible, et s'il est indéniable que l'ensemble a été une source incontestable d'inspiration pour Walt Disney et son excellente version animée, le film se regarde d'un œil morne.
Le réalisateur s'y contente d'aligner les différents tableaux, généralement un tableau un personnage, sans véritable fluidité, sans véritable inspiration, parfois très abruptement. Et la plupart des interprètes se contente de cabotiner et de parler le plus fort possible comme si le spectateur était sourd. Tout ça fait que cette version n'est pas agréable à regarder malgré quelques instants réussis par-ci, par-là.
Je préfère largement la version animée de Walt Disney ou encore celle, qui a plus l'allure d'un cauchemar glauque que d'un rêve fantasmagorique, tchécoslovaque de 1988. Bon pour terminer tout de même sur une note positive, elle est toujours meilleure que l'indigeste version de Tim Burton...