Messe Noire
Slasher pré-"Halloween" tombé dans un oubli quasi-total, "Alice Sweet Alice" (aussi connu sous une pléiade d'autres titres) est un film assez étrange. Il n'est ni expérimental ni unique en son genre,...
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Alice Sweet Alice est un sombre petit thriller en avance sur son temps qui resta malheureusement inédit dans les salles françaises.
Coécrit par Alfred Sole et Rosemary Ritvo, cette dernière étant à l'époque la voisine de palier du premier, le scénario de Communion (titre original U.S) se définit avant tout par ses auteurs tel un pamphlet contre l'extrême éducation catholique que subissent certains enfants américains. Un difficile apprentissage que se sont réellement partagés les deux scénaristes lors de leur parcours existentiel et qui ont décidé de démontrer les méfaits psychologiques qu’une telle initiation peut parfois provoquer.
Fasciné par Les Diaboliques, chef-d’œuvre intemporel de Clouzot, Alfred Sole choisit de miser sur la carte horrifique d’un genre qui n’en est qu’à son balbutiement pour illustrer sa parabole théologique : le slasher. Nous sommes ici en 1976 et le célèbre Halloween de John Carpenter, qui donnera ses lettres de noblesses au genre, n’est pas encore produit. Sole s’inspire simplement du cinéma qu’il aime, celui de Clouzot donc, mais aussi celui de Hitchcock et de Nicolas Roeg, sans pour autant plagier ses Maîtres. Il préfère considérablement accentuer le trait à sa manière en plongeant ses personnages dans une ambiance aussi malsaine que déroutante pour le spectateur de l’époque.
L’œuvre débute par le meurtre d’une fillette (la toute jeune Brooke Shields, pour son premier rôle au cinéma), atrocement assassinée dans une église lors de sa première communion. Tout porte à croire que la meurtrière n’est autre que sa sœur de 12 ans, Alice (l’exceptionnelle et flippante Paula Sheppard), une gamine vraisemblablement perturbée, voire schizophrène. Au fur et à mesure de l’enquête, les cadavres s’amoncellent, tous issus du proche entourage de l’inquiétante Alice…
Produit avec un budget dérisoire (l’on parle d’à peine 350 000 $), le métrage n’en est pas moins une petite merveille grâce à une réalisation fluide et inspirée où se joint le superbe travail effectué sur le montage lors des violentes scènes de meurtres que n’auraient certainement pas reniées les Brian De Palma ou autres Dario Argento de l’époque. Et c’est sans compter sur la féroce acrimonie volontairement crachée à la face de l’église catholique, diatribe assez atypique du genre.
Furtivement sorti dans les salles américaines en novembre 1976, Alice Sweet Alice ne connaîtra aucun succès avant ses diverses éditions en vidéo qui le métamorphosèrent, au fil des années, en véritable film culte. Ses deux créateurs ne gagneront néanmoins aucun centime suite à une omission de dépôt au registre du copyright de la part du producteur Richard Rosenberg, ce qui fit tomber le film dans le domaine public durant de très nombreuses années.
Réalisateur frustré et dépressif, Alfred Sole mit tristement fin à ses jours le 14 février 2022.
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Créée
le 27 sept. 2022
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