Le film est une fable philosophique réussie, ce qui est rare. Il parvient à brasser tous les enjeux philosophiques de l'action politique. Les héros sont pris dans un chaos d'éléments qui empêchent la réflexion, et par là même une action politique cohérente. Le maire parle au début de force d'inertie, et c'est bien cela qui les mène : La machine politicienne semble conduite par sa propre logique et les entraîne : une organisation illogique, la nécessité de la communication et du clientélisme... Il faut d'ailleurs observer ce qui se passe en arrière-plan, qui parasite l'action du maire, et finalement la régit. Et si le maire est perdu, Alice l'est peut-être tout autant : elle n'a pas choisi ce travail, elle ne le comprend pas, elle ne contrôle plus son emploi du temps... N'est-elle pas cette fille de prof dénoncée dans un discours qu'elle co-écrit, qui collabore sans s'en rendre compte? Tout ceci n'est qu'une interprétation, le film est assez intelligent pour poser des questions et laisser les méninges du spectateur s'activer, grâce à la caractérisation des personnages, aux dialogues et au jeu subtil des acteurs.