Lorsque je regarde un film, je m'intéresse autant à mes émotions qu'au film en lui-même durant le visionnage. Et bordel, que c'était gênant. Rien n'est bien dans ce film, rien. Pourtant, j'ai essayé de trouver des points positifs. J'ai souri (de dépit) par moments, j'ai rigolé (nerveusement) à d'autres, et, surtout, qu'est-ce que j'étais mal à l'aise.


D'un point de vue scénaristique, rien n'est bon. Tout tombe comme un cheveu sur la soupe. Alice n'est jamais venue à Lyon, alors comment fait-elle pour connaître une dizaine de personnes, être invitée à un pique-nique avec ses amis bobos et y revoir son ancien meilleur ami qu'elle a failli se taper ? Bon, en fait, tout ça vient pour introduire des personnages encore plus caricaturaux que cette scène. L'artiste bourgeoise qui crie à qui veut l'entendre que le monde va s'effondrer, mariée à un abruti apathique bourgeois sans aucun charisme, Alice qui se fout de la politique alors qu'elle a fait l'ENA... Mais mince quoi, quand on construit un film, on évite que les bases de l'intrigue soient aussi fragiles.


Et puis c'est quoi ces personnages ? Le maire qui baille pendant un conseil municipal, pour bien nous montrer que, regardez, il s'ennuie ! Vous avez un acteur en or, pourquoi le faites-vous jouer comme un pied ? Bon, ensuite, les collègues d'Alice : déjà, fallait sélectionner des personnes qui ont pris des cours de comédie. Ensuite, leurs personnages sont caricaturaux au possible, enfin, trouvez-leur une meilleure utilité que des ragots pétés histoire de nous montrer que "lol la politique c'est pas bien".


La musique et l'image, je ne vais pas en parler dix ans. P'tite clarinette histoire de bien nous rappeler qu'on regarde un film qui se veut doux et gentillet, un peu comme un "CONTE". P'tit cadrage vu et revu qui veut faire mi-fable, mi-pièce de théâtre, mais qui au final nous ennuie au possible. Eh, puis vous avez vu, on reproduit un peu les bandeaux LCP, CNEWS tout ça, parce qu'on est connectés avec le monde d'aujourd'hui ! Par contre, la seule référence à Twitter est erronée : les 140 caractères ont disparu depuis deux ans, y'en a 280 maintenant. Donc, forcément, quand on veut se montrer proches de la "Génération Y" mais qu'on a jamais utilisé Twitter de sa vie, on évite de le faire.


Et puis même, réfléchissez. Vous surfez sur une vague d'House of Cards, Baron Noir and co, mais votre film est tout sauf renseigné, réaliste et intéressant. Quand on a 1h40 devant soi, on évite de lancer deux intrigues d'amour bâclées dans le même temps, on évite de montrer que les hommes et Alice, c'est toujours ambigu (même avec le Maire de 70 balais quoi !), alors qu'à la base, on est venus voir un film qui parle de la "politique et de ses rouages", avec de grands guillemets.


Enfin, terminons sur la dernière scène avec quelques points en vrac :



  • D'où Alice est mère alors qu'elle dit elle-même qu'elle n'a personne et ne voudra jamais d'enfants ?! Elle se tape qui au final ?! Vous nous présentez trois potentiels pères et on sait même pas qui c'est à la fin ?!

  • D'où elle finit dans une ambassade ?! Elle passe son temps à dire que la politique n'est pas son monde et elle finit dans une ambassade ?! Y'a aucune cohérence ! C'est comme si j'étais écolo et que je finissais Lobbyiste chez Total !

  • D'où tu fais un cut aussi pourri avant de balancer un générique avec piano et clarinette ?! Mais mince, vous êtes encore plus caricaturaux que ce que vous vouliez caricaturer !


Au final, j'en retiens une chose : Luchini, si t'as besoin d'argent, ouvre un Tipee ou un Crowd Funding, mais par pitié, ne joue plus jamais un rôle aussi pété que celui-ci. J'hésitais à aller voir ce film, ta présence a suffi me convaincre d'acheter ma place. S'te plaît, me refais jamais ce coup-là Fabrice, jamais.

ThomasBonnet1
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le 17 oct. 2019

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Thomas Bonnet

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