La composition de l'affiche ( actrice Ellen Burstyn dans le rôle principal ) donne l'impression d'un film de commande dont Scorsese doit mettre en pratique, comme un parfait toutou. Ce sentiment ne disparaît pas après visionnage mais finalement on se dit que la ballade valait l'coup ! Le film se caractérise comme un road-movie où le duo nous donne cette sensation de liberté et de croire que tout est possible malgré les obstacles sur la route. L'histoire parle d'une femme américaine dans les différentes facettes de sa vie : mère par rapport à son fils, veuve après la mort de son mari, fillette dans son rêve d'antan mais aussi femme séductrice auprès des hommes. Le thème de la désillusion parcourt l'ensemble de l'histoire : la scène d'ouverture façon « Magicien d'Oz » est l'action motrice de la rêverie tandis que la scène finale bascule vers une impossibilité de fuite ( « Mean Street ») & un retour vers les normes familiales dont on pense apaisée. Il y a un malin plaisir de montrer la face caché violente des hommes irrésistibles ( on retiendra, principalement, le colérique Harvey Keitel ). Le background 70's donne naissance à une playlist sublime et s'inscrit parfaitement au sein du scénario ( l'âge d'or, libération sexuelle ). La mise en scène est fluide avec des plans mettant en valeur la vedette. Alice, une femme dont on développe vite de l'empathie pour son naturel et sa vivacité malgré l'éducation grossièrement maladroite de Tommy. Alice Doesn't Live Here Anymore est une agréable surprise car c'est, à mes yeux, la première fois chez Scorsese qu'un rôle féminin explose à l'écran.