Alice Carol (la référence ne peut être plus explicite!) s'apprête à vivre une étrange aventure. Automobiliste en détresse, la jeune femme trouve refuge dans la propriété d'un affable vieil homme, un domaine qui, sous l'effet d'inexplicables manifestions surnaturelles, se transforme pour l'héroine en prison.
Claude Chabrol réalise un film de genre chargé de mystère, d'incidents irrationnels et traversé par quelques personnages non moins bizarres et comme irréels. Alice déambule seule dans la maison, dans le parc, victime d'un charme dont Chabrol, par maints effets de style, tente de nous convaincre du caractère magique. Mais le silencieux cheminement d'Alice, dans ce qui semble une autre dimension, est surtout...un peu lent.
A l'instar de l'interprétation pas très expressive et insuffisante de la néanmoins belle Sylvia Kristel, la mise en scène de Chabrol, versant dans une espèce de douceur romantique plutôt que dans l'expressionnisme agressif, parait figée et manquant singulièrement -paradoxe- d'une extravagance en relation avec le sujet. On voudrait voyager aux côtés de l'héroine dans cette mystérieuse dimension mais, en l'absence de quelconques sensations, on reste à quai, en dehors de l'histoire, et le maniérisme de Chabrol semble dès lors aussi vain que factice.