Succéder au guerrier Aliens de James Cameron aurait pu tourner à la facilité, si les suites avaient emprunté encore une même direction. Il est vrai que faire incessamment revenir Ripley avec une énième troupe de marines coloniaux pour aller casser du xénomorphe se serait passé d'intérêt à la longue.
Alien 3 a donc pris à contre-pied, à l'époque, les espérances d'éventuels fans d'actions guerrières (qui ont pu certainement se consoler depuis avec des jeux vidéos ou dans des comics dérivés) en échouant Ripley dans un établissement carcéral abandonné par la Compagnie, mais encore habité par une poignée de derniers détenus unis dans un précepte religieux à la tournure apocalyptique. Quand on sait que la réalisation a été pénible pour David Fincher, suite aux pressions que ce dernier a subi au tournage, Alien 3 aurait pu être un beau fiasco. Fort heureusement non, même si le film a suscité certaines déceptions.
On retrouve une Ripley ici à nouveau seule, endeuillée parce qu'elle a une fois de plus tout perdu. Rendue plus vulnérable, malade et désarmée dans un lieu hostile où son seul allié est le toubib Clemens (l'acteur Charles Dance), au milieu d'hommes potentiellement dangereux pour elle qui est, en retour, moralement dangereuse pour les incarcérés d'un point de vue tentation. Ripley mènera finalement ces derniers afin d'éliminer un alien redoutablement vif, au moyen d'aucune arme à feu mais uniquement à l'aide de la bite, du couteau et d'un peu de foi. Et il lui en faudra de la foi à la seule rescapée du Sulaco, en plus de l'abnégation de tuer la bête, lorsqu'elle découvrira la désagréable surprise après un scanner, ce qui lui fera prendre une radicale décision.
On peut reprocher néanmoins quelques passages où on distingue par exemple la créature faite en image de synthèse, détail qui saute aux yeux dans des décors réels dans certaines séquences et le sacrifice de Ripley un peu vite expédié dans la version longue du film.