Et il fallait bien que ça arrive. Après trois épisodes de très bonne qualité, entrés dans le panthéon du cinéma, il fallait bien que le film de trop soit réalisé, plombant presque à lui seul la saga tout entière. Et il a fallu que ce soit un français qui le réalise…Ah, j’vous jure ! Bon, quatrième épisode de la saga Alien, Alien, la résurrection se positionne clairement comme le moins bon de la saga et de très loin (sans compter les ratages des crossovers Alien vs. Predator, mais là est une autre histoire). L’histoire tente d’épuiser le principe jusqu’à la moelle : plutôt que de créer un nouveau personnage principal, on va ressusciter l’héroïne qui est morte dans le précédent (mort dans un geste symbolique pour éradiquer définitivement l’espèce des Aliens).
Bon, on retrouve la volonté de militariser ces Aliens, et pour une fois, ils y arrivent…enfin presque. Parce que bon, le scientifique qui nous sort qu’il veut dresser les créatures, il est bien gentil mais après trois films, j’estime qu’on est en droit de se foutre de sa gueule. Sans parler de son acolyte qui a des tendances à la fois alienophile (c’est son droit, après tout, y’en a toujours un pour être subjugué) mais aussi suicidaire. Le must, c’est sa réapparition complètement WTF à la fin, alors qu’on le croyait mort. Il aligne quoi…deux lignes de dialogues pour enfin clamser, et ces lignes sont désolantes. Je sais bien que dans le milieu scientifique, on est tous pas net dans notre tête, mais y’a des limites quand même.
Bon, on découvre également de nouveaux personnages, mais c’est tout juste s’ils sont utiles et/ou intéressant. Juste de la chaire à bantha pour Alien. Bref, on s’y attache pas comme cela avait pu être le cas dans les précédents films. Seul le personnage de Ripley, au final, reste intéressant, mais comprendre par rapport aux autres. Parce que par rapport à toute la saga, c’est presque un crime ce film ! Et puis bon, c’est pas pour dire, mais ce film ne fait peur à aucun moment, je ne suis même pas sûr qu’on puisse le considérer comme film d’horreur. C’est juste un film avec des monstres qui tuent des humains. Un peu comme les Alien vs. Predator.
Le casting est vraiment pathétique : bon, Sigourney Weaver s’en sort bien dans son nouveau rôle mais est loin d’atteindre le niveau qu’elle avait déjà eu ; Ron Perlman en roue libre n’est pas toujours une bonne idée ; Winona Ryder est perdue ; et le reste tout juste mémorable. Mention à Dan Hedaya dans son rôle de général des armées : plus caricatural, tu meurs !
Sur le plan technique, le film réussit à se défendre (accordons lui ses seulement dix-sept ans d’âge), mais on reste plusieurs crans en-dessous des précédents. Alors cette fois-ci, Jeunet à opter pour un filtre jaune verdâtre assez étrange mais qui reste dans l’idée du truc (enfin, le plus souvent). La musique est correcte et crée l’atmosphère, mais sans plus. Les decors idem. La mise en scène est plutôt correctes, même si là les plans/scènes/séquences intéressantes se font rares (et que certains sont vraiment too much).
Les effets spéciaux sont bien au rendez-vous, mais voilà quoi…on a cette créature, appelée Newborn je crois, qui est complètement WTF. Bon OK, je veux bien que ça soit voulu de la faire aussi moche pour dénoncer les manipulations génétiques, mais on avait déjà eu notre lot avec les clones de Ripley. Là, on a droit à une espèce de truc humanoïde qui donne envie de réunir l’équipe et de la traiter au napalm. Presque si on ne se met pas à la place de la Reine Alien et qu’on se dit : « Mais c’est quoi cette horreur que j’ai engendrée ? ». Nan, un ratage absolu ce truc.
Bref, Alien, la résurrection se positionne bien comme une tâche dans la saga Alien.