Voyageur clandestin
En voyant ce film pour la première fois, je ne m'attendais pas à être autant crispé mais surtout autant pris par cette mise en scène angoissante et terrifiante qui ne lâche pas son spectateur au point de le mettre dans le même état et la même situation que les personnages du film. C'est-à-dire cette peur en nous qui monte crescendo, cette impuissance et parfois même un sentiment de claustrophobie (alors que je ne le suis pas du tout x)). Donc un conseil si vous n'avez pas vu le film ou que vous voulez le redécouvrir alors regardé le dans un endroit isolé, la mayonnaise prendra encore plus. Ridley Scott opte pour un style à la Spielberg où on ne voit que très peu le monstre ce qui obligatoirement rend la chose encore plus mystérieuse. Ce que l'on n'arrive pas à visualisé nous terrifie et ainsi, l'apparition de l'alien sera beaucoup plus marquante et aura plus d'impact sur nous. Dans sa façon de filmer il y a des mouvements de camera assez vif et quelques scènes d'un point de vue subjectif. De toute façon pour moi Alien a un style unique et indémodable notamment dans son esthétique. L'architecture du Nostromo est à tombé par terre, ces longs couloirs quadrillés, étroit et usé par le temps avec des longs conduits d'aération, aujourd’hui encore ça n'a pas vraiment vieilli voir pas du tout et Ridley Scott arrive à mettre en avant toute la beauté de ces décors. Ce film résiste au temps tout simplement. Autour de Ridley Scott, une équipe créative du feu de dieu en particulier Hans Ruedi Giger un sculpteur hors du commun qui nous pond (sans mauvais jeu de mots hein xd) le design d'un Xenomorphe tout simplement renversant et surtout avec une ossature complétement inédite dans le monde de la SF. Un très grand artiste qui offre un travail d'une grande qualité qui la aussi très en avance et très moderne sur son temps.
Le personnage principal incarné par Sigourney Weaver est vraiment très intéressant à suivre, elle impose son statut de femme forte (son fameux Shut up sort véritablement du cœur) au caractère bien trempé qui tente de cacher ses peurs les plus profondes. Un personnage féminin culte dans l'univers de la saga alien mais également dans le monde du cinéma. Tout ces acolyte camionneur de l'espace comme j'aime les appeler sont attachant et ils sont tous excellents dans leur rôle. Susciter de l’intérêt pour ces personnages était sans doute primordial pour le réalisateur cela sans quoi leur vie qui est en danger ne nous ferait ni chaud ni froid, tandis que là, on craint pour eux donc le résultat en est meilleur. C'est une règle toute bête, mais que les réalisateurs de maintenant peine à retranscrire dans leur long-métrage donnant lieu a des protagoniste transparent et vide de caractère, tout le contraire de ce film. L'antagoniste tout comme l'intrigue se dévoile lentement, mais surement jusqu’à en dévoiler tout son potentiel. Sa première apparition restera à jamais gravé dans ma mémoire tant elle marque par sa violence expéditive et brutale que par sa mise en scène au effets spéciaux vraiment réaliste. ( Ah le bon vieux temps avec ce sang qui n’était pas du CGI). Ici, il est clairement vu comme le prédateur dominant ou le vaisseau est sa jungle et les occupant ces proies, il y a dans cette créature quelque chose d'assez malsain en rapport avec sa façon d'agir face à ses victimes. Un adversaire qui ne montre aucune faille et qui impose toute sa supériorité tout au long. Déjà en partant du principe que c'est un space opera, il est clairement dans son élément et le fait que l'on sait qu' à l’extérieur du vaisseau tout n'est que vide et néant, donne vraiment un sentiment d'insécurité totale et omniprésente. L'espace froid et silencieux est un élément du film qui m'a toujours effrayé. Malgré les années qui on passé cette étrange créature continue de fasciner les fans du genre, d’où vient-elle ? Qui a pu créer ça ? Autant de question que nous nous posons sans jamais en avoir la réponse ce qui en fait l'un des monstres du cinéma les plus mythiques.
Beaucoup disent que ce film manque d'un certain dynamisme, mais pour moi le fait que le film prenne son temps est une bonne chose. Cette lenteur en fait, sa force et en aucun cas, sa faiblesse. Et quand je parle de lenteur, je ne parle pas de scènes inutiles qui font traîner en longueur le métrage, car ici, il n'y en a pas. Je préfère être clair puisqu'il s'agit là de deux choses différentes. Après pour moi, ce n'est pas un défaut, mais un atout et qui en aucun cas ne nuit gravement à l’œuvre au point de lui poser problème.
Avec un budget minime Ridley Scott réalise un huit clos spatial d'une très grande intensité ou tout se déroule dans un vaisseau immense et labyrinthique, jusqu’à son dénouement final qui se termine en apothéose et dont les prouesses techniques pour l'époque sont incroyable. Jerry Goldmish livre ici des thèmes efficaces qui n'ont pas manqué de me tétaniser et qui se marient parfaitement avec le film. Angoissant et plein de suspense, ce long-métrage est une œuvre lyrique qui pour moi est à ranger dans la catégorie " Monument de la SF".