La science-fiction mariée à l’horreur ne fait qu’ajouter une calamité imaginative supplémentaire, dirait-on. Et bien non, on rencontre enfin la rupture à cette démarche épuisante.


Ridley Scott introduit l’insoutenable suspense des films d’horreur des années 80, qui hante à présent les studios du genre.


Une réussite totale ! L’ambiance dangereusement inquiétant persiste de façon remarquable. D’une part, l’intrigue suggère bien des nouveautés quant à la vision d’un univers inconnu. Les découvertes rentreront infinies jusqu’à ce que la plus sombre vienne tout remettre à zéro.


D’autre part, l’adaptation du cadrage en continu est une première pour les réalisateurs, même expérimentés. Cette nouvelle perspective nous invite à siéger, temporairement, dans les yeux des personnages. La part d’émotion qu’il nous reste se partage aisément avec ces derniers. C’est sous ce divertissement bluffant que Scott a pu envoûter les amateurs du genre. Pour lui, il n’est pas uniquement question d’appréhender un scénario sans savoir lui donner un contact direct avec les spectateurs.


Un équipage marchand en ravitaillement qui tombe dans le piège, tout à fait commun, de la curiosité. Cette part d’humanité qui peut engendre le bonheur ou son malheur. Reste à connaître les limites pour un individu lambda. Cependant le spectacle se situe au-delà de celles-ci.


L’équipage se trouve isolé, avec à son bord une espèce extraterrestre. Sa discrétion, sa rapidité et sa force, font de lui un véritable tueur. Sa présence n’est qu’un tourment abominable qui pèse sur toute la tension du film. Plus il se rapproche, plus l’on s’étouffe.


Ripley (Sigourney Weaver) et ses camarades sont désespérément sous armés pour affronter une telle créature. Obtenir une victoire requiert plus d’un sacrifice et plus que du courage. La résistance de cette femme peut sembler stéréotypée sur les bords, or ce choix fait bien entendu partie de la séduction de Scott.


Violence et faiblesse font que la survie n’est qu’une parade pour enchanter la troupe, qui ne demande qu’à y échapper. « Alien, le huitième passager » est d’une rage indomptable, empreint de désespoir mais également d’un travail psychologique intelligent.


Le dénouement peut témoigner d’une ouverture probable quant au lancement de cette nouvelle franchise.


On en retient le goût apprécié de plaisir et de frayeur, des scènes et démonstrations qui ont le mérite d’être élevées au rang de culte.

Créée

le 12 juin 2017

Critique lue 239 fois

1 j'aime

Cinememories

Écrit par

Critique lue 239 fois

1

D'autres avis sur Alien - Le 8ème Passager

Alien - Le 8ème Passager
Hypérion
9

Mother ! You bitch !

L'un des inqualifiables nombreux manques à ma culture cinématographique est comblé. J'ai enfin vu Alien. Je redoutais cette confrontation avec ce monument annoncé. Fanatique absolu de Blade Runner,...

le 11 juin 2012

176 j'aime

20

Alien - Le 8ème Passager
Torpenn
9

La belle et la bête

Les aléas de mes acquisitions de films me font terminer ma rétrospective Alien par le tout premier. Je perds probablement en cohérence, mais je gagne au moins le mérite de mes nettoyer les yeux de...

le 2 janv. 2013

164 j'aime

56

Alien - Le 8ème Passager
Sergent_Pepper
8

Cannibal Kingdom

Alien n’est pas seulement l’acte de naissance d’une créature phare de la mythologie hollywoodienne : c’est aussi l’éclosion d’un cinéaste, qui fait pour ce second film des débuts éclatants avant un...

le 5 mai 2017

123 j'aime

13

Du même critique

Buzz l'Éclair
Cinememories
3

Vers l’ennui et pas plus loin

Un ranger de l’espace montre le bout de ses ailes et ce n’est pourtant pas un jouet. Ce sera d’ailleurs le premier message en ouverture, comme pour éviter toute confusion chez le spectateur,...

le 19 juin 2022

22 j'aime

4

Solo - A Star Wars Story
Cinememories
6

Shot First !

Avec une production et une réalisation bousculée par la grande firme que l’on ne citera plus, le second spin-off de la saga Star Wars peut encore espérer mieux. Cela ne veut pas dire pour autant que...

le 23 mai 2018

19 j'aime

2