Je redoutais de voir Alien et j’avais raison.
Je repousse ce moment depuis mon plus jeune âge. J’avais entr’aperçu des bribes sur feue La Cinq lors d’une soirée de l’angoisse lorsque mon père l’avais visionné et cela m’avait fichu une peur bleue.
Depuis, je recule cette vision. Mais maintenant c’est fait grâce à mon fils de 14 ans et la présence d’un vidéo projecteur, d’un écran adéquat et d’un système sonore excellent.
Sans surprise, c’est bien le chef d’œuvre annoncé.
Malgré ses 40 années bien tassées au compteur, le film n’a pas pris une ride. Je trouve même que sa patine lui donne un côté encore plus réaliste.
L’image est extraordinaire ainsi que le montage. L’ambiance s’installe tranquillement avec la routine du Nostromo. Mais on sent déjà le malaise. Leurs petites tensions terminent d’ajouter des touches de crédibilité.
La DA est exceptionnelle. Le vaisseau est de toute beauté, l’intérieur se le authentique avec sa modernité et les traces d’usure. Les costumes sont réussis et je ne parle même pas de la créature.
Sous tous ses stades d’évolution, elle est d’une menace et d’une fascination assez impressionnante. Notamment lors des gros plans sur la mâchoire et la dernière scène dans la navette.
Les acteurs sont d’une extrême (je vais manquer de mots avec le préfixe extr) justesse avec leurs caractéristiques et caractérisations.
Après une première heure d’exposition et d’installation inspirée de la menace et de l’angoisse, Ridley Scott lâche les chevaux et enchaîne les scènes d’anthologie.
Mention spéciale au message économique et sociale, sur la grande société, corporation tentaculaire qui n’hésitent pas à mettre en danger et à sacrifier sciemment ses employés pour arriver à ses fins.
Après Les Duellistes et avant le suivant, autre œuvre majeure, le réalisateur anglais signe un métrage majeur de l’histoire du film de genre et du cinématographe tout court.