Une petite critique sur un film que j'adore et qui a déjà été commenté et analysé des millions de fois. Tout le monde ou presque sait de nos jours qu'Alien vient de l'échec de l'adaptation de Dune par Alejandro Jodorowski. L'équipe de Dune s'est donc retrouvée sur le tournage d'Alien, un petit film d'horreur SF, un film de monstre soi-disant sans prétention. Personne, même pas Ridley Scott ne devait imaginer qu'Alien deviendrait un tel phénomène et qu'il marquerait l'imaginaire de la science-fiction aussi puissamment que 2001, l'Odyssée de l'Espace ou La Planète des Singes. La question qui vient naturellement à l'esprit est pourquoi Alien, un simple film de monstre a réussi à impacter autant les esprits et la pop culture en général. Alien est d'abord la synthèse de nombreux talents, que se soit les scénaristes, le réalisateur, les acteurs, le compositeur ou l'équipe des effets spéciaux qui ont su apporter au film un cachet unique, une aura hors du temps à même de faire passer l'œuvre à la postérité. D'autre part Alien est aussi une allégorie de l'âme humaine, le monstre symbolisant les pulsions primitives de l'homme, les humains étant réduits à l'état de véhicules par ce dernier qui les féconde et libère dans une forme cathartique leur dimension la plus bestiale. Enfin les machines conçues par l'homme (l'ordinateur Mother et le robot Kane) reflètent les pires instincts de l'homme en privilégiant l'Alien aux membres de l'équipage qu'ils sont censés protéger. Si en plus on ajoute le mystère planant autour des Aliens et du Space Jockey, il en découle une œuvre viscérale et presque métaphysique sur la condition de la vie dans l'univers. Plus qu'un simple récit de monstre, Alien a marqué la pop culture mondiale de part son esthétique originale et grâce à la force de son histoire allégorique portée par la première wonder woman de l'histoire du cinéma alias Ellen Ripley.