♫ Musique ♫
An 2122. L’espace. Le vaisseau de Commerce : le Nostromo, fait route vers la Terre avec à son bord un équipage de sept personnes en hyper-sommeil et une cargaison de Minerais. Lors de la réception d’un signal étrange, « Maman » (gros gros complexe d’Œdipe détecté), l’ordinateur de bord, réveille l’équipage, qui va se rendre sur place et découvre les ruines d’un gigantesque vaisseau inconnu. Lors de l’exploration, le second officier Kane, l’un des membres de l’équipe, découvre une multitude d’œufs extraterrestres et lors de l’éclosion de l’un d’eux, une forme de vie inconnue de type arachnide agresse l’officier et s’accroche à son visage : un facehugger.
Ramener d’urgence au vaisseau, l’équipage tente de lui enlever ce parasite sans succès et ce n’est que quelques heures après que le facehugger se détache lui-même et meurt. Durant le repas, Kane va être pris de violentes convulsions qui se terminent par l’explosion de sa cage thoracique, laissant sortir une créature reptilienne : le xénomorphe, qui va s’enfuir aussitôt. Commence alors un cache-cache horrifique. Pris au piège dans le Nostromo, le capitaine Dallas, l’officier scientifique Ash, les ingénieurs Brett et Parker, le navigateur Lambert et le lieutenant Ripley se trouve les proies d’un nouveau passager plus menaçant que jamais.
Ridley Scott, jeune et encore inconnu réalisateur, en 1979, décide, après avoir vu le succès de Star Wars, de s’attaquer à Alien : un subtil mélange entre l’horreur et la science-fiction. Avec un budget ridicule, pour un film de SF de 11 millions et une équipe composée de personne plus ou moins inconnue, Scott contacte Hans Ruedi Giger : le papa du Xénomorphe, si redouté.
Artiste de talent, il a un goût prononcé pour des œuvres fantasmagoriques et cauchemardesques, mêlant l'organique et la mécanique. Il dessine ainsi le xenomorphe (forme étrangère), monstre gracieux et horrifique qui fascine autant qu'il terrifie ; c'est cette créature qui donnera au film, mais aussi à toute la saga, le thème caché du viole : que ce soit par le comportement de prédateur du xénomorphe ou le facehugger qui insémine ses victimes par voie orale.
C'est ainsi, dans le Nostromo où nous suivons chacune des personnes de l'équipage qui se fait décimer par le passager clandestin au fil des heures. Nous suivons particulièrement Replay, interprété par une parfaite inconnue à l'époque mais que l'on connaît très bien aujourd'hui : Sigourney Weaver. Elle tentera difficilement de faire face mais surtout de fuir le 8ème passager afin de survivre dans ce vieux vaisseau s'inscrivant dans un future usé, concept de SF instauré par Star Wars.
Scott va alors pouvoir utiliser des techniques de trucage qui vont non seulement permettre de réduire le coût de la production du film mais aussi lui donner ce côté intemporel, qui fait que le film malgré le temps ne vieillit pas. Il va utiliser les cartons et matière trouvé sur les studios pour créer ces couloirs du Nostromo mais il va aussi faire jouer des enfants déguiser en cosmonaute jouant ainsi sur l'échelle et donnant ce côté gigantesque du vaisseau extraterrestre.
Scott va aussi utiliser une technique de mise en scène déjà utiliser par Spielberg en 1975 dans les dents de la mer : le hors champs ; ce qui vaudra à Alien d'être considéré comme étant Jaws dans l'espace. Ainsi au lieu de voir la créature en pleine lumière, correctement et clairement ; il ne sera possible que d'entrevoir le danger et de l'imaginer. Une technique qui finalement joue sur l'imagination du spectateur lui-même puisque la limite de la peur sera simplement la limite de son imagination et non pas celle que l'image pourrait lui imposer.
La souffrance a ses limites, pas la peur – Koestler