Le retour d'alien en salle, il y avait de quoi avoir quelques craintes, car si dans l'espace personne ne vous entend crier, il en va autrement dans les cinémas quand les opus décevants se succèdent où la terrifiante et mythique créature est ravalée à de la triste chair pour Prédator !
Là on sent la volonté d'un retour aux sources, et c'est franchement une bonne idée. Le film constitue avant tout un hommage au premier Alien de Scott tant les clins d'œil sont nombreux ( des plus évidents comme le retour avec Rook d'une tête d'androide bien connue au plus discret comme la présence du "drinking bobbing bird" par exemple). La façon de filmer les couloirs sombres et étroits, les citations musicales de la BO du premier opus, les plans dans l'espace et le passage du silence au bruit quand la caméra revient dans le vaisseau appuient cet hommage conscient mais assumé sans être une révérence improductive ni une aliénation ( il fallait bien la faire au moins une fois celle là non ? )
Cependant Romulus va au delà de l'hommage à l'œuvre matricielle de Scott pour se révéler une forme de syncrétisme de l'univers de la franchise. En effet des références à "Aliens" de Cameron sont aussi présentes, jusqu'à en reprendre une réplique culte.
La version de Fincher n'est pas oubliée, ni celle de JP Jeunet avec un savoureux retournement de situation dans l'hybridation Alien/Humain et même un regard du côté de l'esthétique de Promotheus.
Romulus n'en demeure pas moins une œuvre personnelle à laquelle Fede Alvares apporte sa maîtrise avec brio pour signer un retour de la franchise à une vraie bonne SF horrifique où la peur viscérale ( au sens propre comme figuré ) fait son office pour que le spectateur en frémisse... parfois de plaisir. A noter le traitement vraiment réussi de l'androïde Andy dont la perception est duale tant par ses partenaires qu'en lui-même. La place de l'humanité demeure une question clef.
Pour terminer, la présence de créatures fait vraiment honneur au travail de H.R Giger dont la conception infuse ces bêtes avec notamment un face-hugger respirant parfaitement réussi.
Un très bon opus que ce Romulus ... en attente de son frère jumeau ?