Quelle saga. En 1979, un film fait son apparition dans le paysage cinématographique, portant l'étiquette de la science-fiction et de l'horreur : "Alien, le huitième passager". Après son accueil tiède, il domine les premières places du box-office. Deuxième long-métrage pour le réalisateur Ridley Scott qui initie le premier opus de la saga scénarisée par Dan O'Bannon et dont on doit le monstre le plus emblématique du 7e art à Hans Ruedi Giger. De cet opus, un suivant arriva 7 ans plus tard par les mains de James Cameron, puis 6 ans à nouveau avec David Fincher pour que 5 ans ensuite ce soit à Jean-Pierre Jeunet de nous offrir un nouvel Alien. La saga est reprise par Ridley Scott pour deux préquelles, respectivement en 2012 et 2017. Malgré les tentatives multiples de raviver la saga, elle perdait de son intensité et finalement de son essence même.
C'est alors que 7 ans plus tard, le xénomorphe refait son apparition sur nos écrans dans les mains de Fede Alvarez, nom déjà connu du cinéma d'horreur avec "Evil Dead" (2013) et "Don't Breathe" (2016). Cette fois-ci, Ridley Scott conserve une place dans le navire en tant que producteur, là où il n'avait pas de rôle explicite dans les opus qui ont suivis. Et il se pourrait bien que ce mariage particulier entre un fort réalisateur et un producteur expérimenté ait permis la renaissance d'une saga, nous rappelant une fois de plus que le xénomorphe est LA créature d'horreur.
"Alien: Romulus" offre une nouvelle peau, celle d'un scénario moderne et efficace, où en moins de 10 min l'intrigue est engagée. Les motifs de notre héroïne, incarnée par Cailee Spaeny, se justifient en deux plans et un regard. Ce film nous ramène aux premiers frissons que procuraient le premier opus, jouant sur les codes d'une apparition presque jouissive de la créature. Nous revenons également à une intrigue avec peu de personnage en huit-clos: bon terreau d'une angoisse "claustrophobique". Avec le retour des synthétiques, personnages qui ont réussis à s'imposer comme une menace tout aussi importante que l'Alien. Ici incarnés par David Jonsson et Daniel Betts, ces synthétiques se démarquent également. Fede Alvarez apporte une nouvelle couleur plus humaine à ces êtres "vivants".
En d'autres termes, nous avons ici un film puissant, mémorable et rendant hommage à ce qui a fait le grand frisson d' "Alien, le huitième passager" (1979) et "Alien, le retour" (1986), tout en donnant un clin d'oeil aux autres opus. Ceci lui conférant une place de roi où tout le monde retient sa respiration, pousse un cri et se tend tout du long jusqu'à la dernière minute. Une suite pourrait être attendue avec l'incroyable accueil positif et son record au box-office.