Je n'attendais pas grand-chose d'Alien : Romulus, et ce dès l'annonce du projet, sentiment renforcé lorsque le nom du réalisateur a été dévoilé. Ce film semblait suivre le même schéma que ce que Disney avait déjà entrepris avec une autre grande saga de science-fiction. En effet, l'annonce d'Alien : Romulus évoquait une sorte "d'effet Star Wars 7", où l'idée de base est la suivante : les fans ont été déçus par les derniers volets de la saga, il serait donc judicieux de revenir aux sources.
Soyons clairs dès le départ : je déteste Prometheus et Alien : Covenant. Ces films m'ont autant fait regretter mon temps que de nombreux autres spectateurs. Cependant, s'il y a bien un point sur lequel Ridley Scott mérite qu'on lui reconnaisse un mérite, c'est son désir d'insuffler de nouvelles idées à la saga. Malgré leurs scénarios désastreux, des personnages inintéressants et souvent complètement stupides, sans oublier les nombreuses incohérences par rapport au reste de la série, ces films témoignent de la volonté de Scott de proposer une nouvelle vision, un regard renouvelé sur la franchise Alien.
Cette digression sur Prometheus et Alien : Covenant est importante car elle illustre bien mon incompréhension face au succès critique que connaît Alien : Romulus. En cherchant à se rapprocher des quatre premiers films, ce dernier finit par ressembler à une imitation ratée, voire une parodie.
Une terreur disparue
Fede Alvarez échoue lamentablement à recréer l'atmosphère oppressante et terrifiante de Alien et Aliens. Là où Ridley Scott et James Cameron avaient instauré une tension presque insoutenable grâce à des jeux d'ombre, de silence, et un sentiment constant de menace, Alvarez semble incapable de capturer cette essence. L'ambiance claustrophobique et l'angoisse viscérale qui caractérisaient les deux premiers volets de la saga sont ici remplacées par une mise en scène fade et prévisible. Pire encore, le Xénomorphe n'est à aucun moment véritablement effrayant dans ce film. Plutôt que de susciter la peur, il devient une figure banale, perdant toute la puissance symbolique et l'aura d'horreur qu'il avait déjà partiellement perdu dans Alien: Covenant.
Des personnages insipides et mal écrits
Les personnages sont profondément inintéressants et manquent de la profondeur qui a rendu les précédents volets de la franchise si mémorables. Rain, censée être la protagoniste principale, est une pâle imitation de Ripley, le personnage emblématique des quatre premiers films. Là où Ripley se distinguait par sa force, son intelligence et son humanité, Rain semble n'être qu'une version édulcorée et sans saveur. Ses motivations sont peu claires, et son développement au fil du film est presque inexistant, ce qui empêche toute connexion émotionnelle avec le spectateur.
Le personnage d'Andy, l'androïde, est encore plus problématique. Non seulement il est mal conçu et mal écrit, mais il démontre également une incompréhension totale de la part du réalisateur quant au fonctionnement et à la complexité des androïdes dans la saga Alien. Dans les films précédents, les androïdes ont toujours été des figures ambivalentes, capables d'éveiller autant la méfiance que la sympathie du spectateur. Ici, Andy est réduit à un rôle stéréotypé et ridicule, ne parvenant jamais à échapper à l'image d'une simple machine obéissante, dépourvue de toute nuance ou profondeur.
Quant aux autres personnages, ils sont tout simplement oubliables. Le film ne prend jamais le temps de les développer ou de leur donner des motivations claires, ce qui les rend interchangeables et insignifiants. Le spectateur a du mal à se soucier de leur sort, ce qui enlève toute tension dramatique au récit.
Un recyclage paresseux et dépourvu d'originalité
Cet opus se contente de recycler des idées déjà exploitées dans les quatre premiers volets de la saga, sans apporter la moindre innovation. Tout au long du film, les éléments familiers : la station spatiale abandonnée, les Facehuggers, les Xénomorphes, etc... sont réutilisés de manière banale et sans aucune créativité, donnant l'impression que le scénario n'est qu'un assemblage paresseux de scènes déjà vues, plutôt qu'une nouvelle aventure captivante. Cette redondance non seulement prive le film de toute originalité, mais elle érode également le suspense et l'atmosphère d'horreur qui ont fait le succès de la franchise.
De plus, la créature mi-humaine mi-Alien introduite dans la dernière partie du film est non seulement ridicule, mais elle échoue totalement à susciter la moindre peur. Là où les hybrides introduits dans Alien: Resurrection avaient au moins le mérite d'être intriguants, cette nouvelle création semble simplement grotesque et dépourvue de toute menace réelle. Le film tente de surprendre le spectateur avec cet hybride inédit, mais son apparition, facilitée par des raccourcis scénaristiques flagrants, ne parvient ni à choquer ni à effrayer. Au contraire, elle ne fait que souligner le manque criant d'originalité et d'audace dans la conception de cette nouvelle histoire.
Alien : Romulus incarne tout ce qui peut mal tourner lorsqu'un réalisateur tente de capitaliser sur la nostalgie sans véritablement comprendre l'essence de ce qui a rendu les œuvres originales si emblématiques. Fede Alvarez, en cherchant à revenir aux sources, semble avoir oublié que ce retour aux origines nécessite plus qu'un simple assemblage de clichés et de références. Le film manque cruellement d'audace et de vision, se contentant de recycler des éléments déjà vus, sans y ajouter la moindre touche d'innovation ou de créativité. Le résultat est un film qui non seulement échoue à capturer la terreur viscérale des premiers volets, mais qui se révèle être le plus faible de la saga. En fin de compte, Alien : Romulus n'est qu'une pâle imitation, dépourvue de l'intelligence et de l'originalité qui ont fait des deux premiers films des classiques intemporels. C'est une œuvre qui, prétendant revenir aux sources, finit par trahir ce qui faisait la grandeur de la franchise.