Alien: Romulus
6.4
Alien: Romulus

Film de Fede Alvarez (2024)

A la sortie de la séance, j'étais plutôt revigoré par la vision d'Alien Romulus. J'étais même très enthousiaste, n'ayant pas boudé mon plaisir devant ce film rythmé, très bien réalisé, et avec des bons moments de stress et d'horreur. Le coup était presque parfait de la part de Fede Alvarez.


Car bon, quand on commence à se poser et à réfléchir à ce qu'on a vu, on ne peut pas s'empêcher de penser que ce film n'ajoute rien de bien neuf à la saga Alien. On y voit même un remake rajeuni du premier opus (fan service inclus et plutôt lourd), la dernière séquence copiant assez outrageusement son illustre aîné.

On ne peut finalement que s'offusquer du caractère prévisible de l'aventure de nos héros mal embarqués dans la station Romulus et Remus. On sait très bien qui va survivre, qui va mourir, et que, définitivement, ça va mal tourné pour l'équipe de teenagers.


Car oui, ici, on a affaire à une bande de "young adults", qui, coincés sur leur planète colonie mortifère, cherchent par tous les moyens de s'y enfuir. Le voyage étant très long, ils vont devoir récupérer des coffret de cryogénisation qui se trouvent sur une station spatiale abandonnée.


Le pitch est donc plutôt cool, et c'est peut-être là que se trouve le meilleur aspect du film : la thématique sous-jacente qu'il aborde. Nous avons à faire à une génération perdue et désespérée, complètement abandonnée dans les griffes du capitalisme libéral. Pas de moyen de s'en sortir : c'est la compagnie d'exploitation de la colonie qui ajuste ses règles à son bon vouloir. Les êtres humains sont littéralement vu comme de la main d'oeuvre remplaçable à merci. Le sujet avait déjà été abordé dans les premiers opus de la saga, mais ici on y trouve une certaine radicalité qui m'a plutôt touchée.


D'autres points positifs viennent s'ajouter tout de même, notamment de très bonnes idées de mise en scène dans certaines séquences (qui pourraient être sorties d'un jeu vidéo) :

celle où nos héros slalom silencieusement entre les facehuggers, ou encore la fameuse scène en "zéro-G", où ils doivent éviter les jets de sang acide des aliens

Et puis il y a le personnage d'Andy le cyborg un peu cassé qui tire vraiment son épingle du jeu avec sa double personnalité qui évolue en fonction des enjeux et des péripéties.


Quand je me relis, je me dis que c'est pas si mal. On sent que Fede Alvarez maîtrise le genre avec un certain génie et qu'il est un véritable fan de la saga quitte à lui rendre trop hommage. Dommage que ça n'ouvre pas de nouvelles portes.

moktar
7
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le 25 sept. 2024

Critique lue 3 fois

moktar

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