Les décors sur la planète ou dans le vaisseau sont très bons, on retrouve un rétrofuturisme plaisant visuellement, les effets spéciaux sont globalement très réussis hormis les visages en CGI qui sont un peu dérangeants ou trop évidents. Les xénomorphes sont magnifiques dans leurs animations et dans leur apparence, il y a véritablement des plans où la photographie est extrêmement belle et travaillée. Au cinéma, c’est toujours agréable de voir un tel ensemble.
Fede Alvarez s’est clairement nourri du premier opus de la saga et du quatrième pour faire son film, mais cela ne m’étonnerait pas qu’il ait aussi mis les mains sur Alien Isolation (relativement aux mécanismes montrés et aux androïdes) ou sur Dead Space (relativement à la fin). Il y a une tentative honorable de se replonger vers un huis-clos qui fait du bien au danger xénomorphique, mais qui n’aboutit pas malheureusement.
La structure du vaisseau « Remus et Romulus » semble évidente (c’est littéralement une toupie étagée…) mais vue les difficultés qu’éprouvent les personnages à contourner les zones dangereuses et critiques, l’ensemble ne semble pas toujours cohérent, avec des faux aller-retours étranges.
Le principal problème du film vient clairement de son rythme et de sa cohérence, le démarrage est plutôt bon avec une évidente volonté de justifier logiquement les choix des protagonistes, ce qui n’est pas subtile mais a le mérite d’être fait, la mise en place du scénario est assez crédible et tangible (il n’y a pas de scientifique téméraire qui retire son masque en scénarium à un moment où il ne le devrait pas). Mais, après 30-40 minutes, quand Andy est plus ou moins réparé, et puis, pendant une grosse heure, tout tient sur un ou deux post-it, et le film ne sait plus trop que faire. Il y a vraiment ce sentiment d’être à bord d’une voiture qui cale à plusieurs reprises et ne parvient pas à atteindre une vitesse suffisante. Le final (le dernier quart d’heure grosso-modo) est complètement précipité, ce qui est dommage parce que cela s’annonçait prometteur et le peu qui en ressort est plutôt bon. Par ailleurs, le film a des soucis de temporalités, notamment sur l'évolution des Aliens qui grandissent beaucoup trop rapidement.
Autre problème agaçant du film, beaucoup trop de dialogues ou de lignes de texte d’actrices et d’acteurs auxquelles j’ai voulu répondre « Oui je sais », ou « Oui, je l’ai vu aussi », et puis « t’es bête ou quoi ? » (ex : « Tu n’as qu’un chargeur avec cette arme … il a 450 balles ») ou encore plus simplement « Tu peux te taire s’il-te-plaît ? ». Ce ne sont que des commentaires inutiles (un peu comme cette critique dira-t-on), un peu comme ces vieux animés où il semble qu’il fallait combler le manque d’animation par du dialogue.
L’ensemble du film ne parvient pas à faire monter la tension suffisamment pour effrayer et même si dans le détail le déroulé n’est pas tout à fait prévisible, il est globalement extrêmement attendu. Il y a trop de bavardages qui viennent fendre la tension. Le fait que les xénomorphes soient en chasse se ressent au final peu aussi, il s’agit plutôt des personnages qui vont aux mauvais endroits et se font poursuivre quelques minutes. La froideur d’Andy en milieu de film (que l’on pressent évidemment comme temporaire) ne paraît pas suffisamment dangereuse pour le groupe. Le fait que la tension ne monte pas vraiment c’est aussi parce que l’enjeu sur les personnages est médiocre, leur nombre est trop important pour créer de l’attachement, et même les plus développés, Rain et Andy, peinent à attiser l’empathie malgré la tentative de contextualisation au début du film. Malgré tout, parmi les personnages secondaires au moins deux d’entre-eux (Bjorn et Tyler) ont eu le temps de me sembler pénibles à suivre.
Globalement, ce film contient un peu trop de fan-service avec zéro subtilité, des reprises et citations des anciens films mais sans suffisamment de créativité ou de structure, un genre de pot-pourri, c'est à la fois décousu et par moment, l'ensemble semble mésestimer l'intelligence des spectatrices et spectateurs.
La scène de l’ascenseur avec le retour de gravité est absolument nanardesque, j’ai éclaté de rire à deux reprises, entre le coucou de l’Alien et la ligne de dialogue d’Andy.

Écrit par

Altie-

Créée

le 28 août 2024

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