Of Mice and Men, Robots and Aliens
- des fleurs pour Lennie, heu Algernon, non Charlie, non Andy
A film about Mine Moles, Labs Rats, Cannon Fodder and Surrogate Mothers
Ce film ne prend aucun risque, en adoptant le contrepied de tous les précédents : il leur emprunte tout sans innover. Cette bouillabaisse de "fan service" pousse même certaines caractéristiques originales plus loin : les parasites n'ont pas besoin de se nourrir de leur hôte pour croître, et atteignent désormais une taille adulte en quelques minutes.
Fede Alvarez a déclaré que tous ses films portaient sur le même sujet, inspiré par sa vie : la fuite d'Uruguay. Ainsi de ses personnages du début à la fin. La plupart sont physiquement capables, modelés par leur "travail forcé". Mais ce sont aussi des prolos débiles, handicapés par une stupidité rendue encore plus fatale par leurs attachements mammaliens (le constraste entre la carapace des aliens et la peau humaine est valorisé par certains plans rapprochés sur le visage de l'actrice où l'on discerne ses poils).
Rain abandonne même sa dernière compagne humaine pour retourner sauver son vieux pote androide, mettant toutes leurs vies en péril - incapable d'apprendre de ses douteuses inclinaisons.
Même la froide logique de l'intelligence artificielle au service de la compagnie s'égare : je ne vois aucune autre raison d'introduire la "bave noire" aussi tôt dans l'histoire de cet univers (hormis un fan service soucieux d'exhaustivité) que la dénonciation du transhumanisme, peut-être même des vaccins propagés après la maladie issue des laboratoires de Wuhan (créés sous la supervision de l'intitut Pasteur - un détail de son histoire qu'il se soucie d'effacer des mémoires, et qui m'incline à m'interroger sur les accords commerciaux qui restent cachés au public, sachant que wikileaks n'avait révélé qu'un cas en négociation, il y a plus d'une décennie déjà).
(l'objectif de la compagnie est potentiellement d'utiliser les salariés-esclaves comme cobayes d'une expérience à l'échelle d'une planète - ce qui rappelle les thèses complotistes apparemment inspirées par la littérature de gare de Dan Brown - Inferno - adaptée par le cinéma hollywoodien?)
La description de la colonie minière est si limitée que certains spectateurs s'offusquent du manque de crédibilité d'une station spatiale s'approchant dangereusement de la planète sans être remarquée par les autorités locales. Le budget soumis à la logique du "fan service" est fortement consacré à la recréation des intérieurs "vintage" du premier Alien, mais certains plans extérieurs sont beaux. Comme il a été amplement dit, le "deep fake" de Ian Holm est dégueulasse.
La musique est plus transparente que jamais, alors qu'elle se renouvelait avec chacun des films du XXe siècle.
Les "jump scares" sont rares et peu tonitruants. Mais le suspense créé par le décalage entre ma position de spectateur averti et l'ignorance des personnages, formule délitée, a surtout provoqué mon ennui durant la longue visite de la station.
From Wuhan To Weyland
Anti-Vax for the Masses