Les franchises "Alien" et "Predator" s'étaient à la base croisées sous forme de comics, édités à partir de 1989. Puis sous forme de jeux vidéos, dont certains avec un joli succès. La Fox décide donc de franchir le pas d'une adaptation cinématographique : "Alien vs. Predator" (AvP pour les intimes), sorti en 2004.
Le scénario s'inspire des comics, en présentant des Predators chassant des Aliens, et utilisant des humains comme hôtes pour donner naissance à leur funeste proie. C'est donc un groupe de scientifiques et d'aventuriers qui se va se retrouver dans l'Antarctique au milieu d'une lutte entre les deux espèces. D'emblée, une déception pour le spectateur : l'intrigue se déroule dans le présent et sur Terre, alors que l'univers AvP est censé être un univers de SF pure et dure. Cette illustration d'un manque d'ambition n'est malheureusement que la première déception, tant le film regorge de défauts. Des personnages superficiels et souvent caricaturaux dont on se moque, une mise en scène aseptisée (alors que les franchises respectives sont connues pour leur personnalité et leur violence psychologique et visuelle), un montage qui laisse à désirer dans les scènes de combat, des effets spéciaux qui ont mal vieilli, un scénario bourré d'invraisemblances et d'incohérences (que ce soit vis-à-vis des "règles" dictées par les franchises de base, ou de la logique en générale !), et une BO fade, tentant par moment de voler quelques notes aux films "Aliens".
Le pire étant que pour un film s'appelant "Alien vs. Predator", les combats entre les deux espèces sont finalement presque absents, si l'on excepte quelques secondes ça et là, et un final avec la Reine Alien qui sauve les meubles. Bref, beaucoup de problèmes, qui, avant l'âge des réseaux sociaux, feront pendant quelques années de Paul W. S. Anderson la bête noire des fans de "Predator" et "Alien".