Quand Alien rencontre Gollum
Quand Alien rencontre Gollum ! Stranded, c’est un peu l’archétype des films qu’on a aujourd’hui oubliés au profit d’autres bien plus spectaculaires, comme Sunshine (2007), sans pour autant qu’ils soient premiers dans les box offices. Avec un bond en arrière de près de 20 ans, les années 90 auraient fait tellement mieux. Ne soyons pas si négatifs et faisons un petit retour sur le vaisseau histoire d’y trouver du bon.
Sauf que c’est peine perdue. Malgré une musique douce et dramatique, menée par une voix solo de galaxies perdues, Stranded n’a ni début, ni fin, ni contexte et son scénario n’est même pas soutenu par les décors ou la photographie du film. Il met en scène des astronautes en plein milieu de l’espace dont le vaisseau est frappé par une sorte de météore pourvu de spores infectieux. Et on laisse une femme aller réparer tout ça. Enceinte jusqu’aux yeux durant la nuit, on a vaguement le souvenir de Sigourney Weaver endurant les pires souffrances. S’en suit une chasse au Hobbit extra-terrestre qui peut prendre la forme d’un autre être humain en bien plus intelligent. Il voit tout, il comprend tout, il est plus malin et s’il vous mord, vous voilà infecté. On aurait bien songé à un Zombieland dans l’espace, mais on a eu peur de paraître outrancier.
Avec des scènes sans aucun lien les unes derrière les autres, il est très difficile de croire qu’il s’agit d’un film qui sort bientôt au cinéma malgré un casting intéressant : Christian Slater (Entretien avec un Vampire, Robin Hood, Broken Arrow), Brendan Fehr (Roswell, Bones, Les Experts : Miami), Amy Matysio (Chained, Retail) et Michael Therriault (Total Recall). Ressemblant plus à un film amateur de bonne qualité, il est assez décevant de retrouver ces acteurs pourtant connus dans un nanard pareil. Entre la charité et l’erreur de parcours, les bruitages douteux de la créature et de l’environnement font chavirer notre coeur dans le doute. Avec un manque cruel d’humour et des incohérences qui nous laissent pantois, Stranded n’est clairement pas le film méritant de dépenser entre 7 et 12 euros (selon les villes et salles) pour s’enfermer dans une salle obscure où vous ne verrez jamais le jour du début à la fin. Pourtant, ils ont essayé de nous faire rire avec les va et vient de l’équipe dans une cellule d’isolement conçue comme une quarantaine pour limiter la contamination de l’infection…
Raté.
Stranded vous intéresse quand même ? Voici la bande annonce, résumant un film de près de 2h en 1’30″. Alors pourquoi aller au cinéma ? Même Dragon Wars avec Jason Behr (Roswell, The Tatooist) a été moins décevant.
On va pas mettre zéro… ce serait bien trop sévère pour le travail accompli par les acteurs. Je suis pourtant contre les reviews assassines de ce genre, mais avant de faire un mauvais film il faudrait voir à faire un film tout court. Après le post-apocalyptique, c’est le post-pandémique qui a le vent en poupe !