Dans le genre projet casse-gueule, Aline se pose là : biopic détourné de la vie de Céline Dion, renommée ici Aline Dieu, par Valérie Lemercier, qu'on voit à tous les âges (de 5 ans jusqu'au décès de son mari, en 2016), je me disais que ça allait être ridicule, et la surprise a été que j'ai totalement accroché, car non seulement la réalisatrice ne se moque pas de son sujet, mais qu'elle en adresse des sentiments sincères.


On peut y voir dans le parcours de cette femme, amoureuse de son manager dès ses 12 ans, la vision qu'en a Lemercier, ce qui passe notamment par des moments plus drôles, notamment quand toute la famille se met à parler en jouale, au point que ça en devient une cacophonie. Mais c'est aussi le portrait d'une battante, à la voix d'or, qui va être dans une sorte de prison dorée, celle du succès, toujours par amour, à la fois celui du public et de son mari.
Valérie Lemercier y est épatante dans ce rôle à priori difficile ; bon, on peut penser à une certaine Odeline Fion quand on la voit à cinq ans, ce qui crée un décalage comique, mais il y a travail étonnant sur le maquillage, le rajeunissement numérique de sorte que quand elle a dans la vingtaine, puis la trentaine, on y croit. Ce qui marche bizarrement un peu moins bien quand la chanteuse et l'actrice se confondent à la fin du film, car là, je vois plus Valérie Lemercier.
L'autre bonne surprise du film est Sylvain Marcel, qui joue dans le film son mari, Guy-Claude. Non seulement le mec a un charisme dingue, mais il a des airs de Marlon Brando quand on le voit plus jeune.


Pour prendre mon cas personnel, j'aime bien Céline Dion, sans la porter aux nues non plus, mais la réinterprétation des titres par Valérie Lemercier marche plutôt bien, notamment My heart will goes on qu'elle chante à la cérémonie des Oscars pour Titanic ; ça donne envie de revoir le film de James Cameron en fait. C'est clairement du spectacle, ce qu'on voit assez peu en France, en plus de parodier de manière respectueuse une chanteuse mondialement reconnue.


D'où la surprise quand je vois les critiques élogieuses, les prix, le succès public... et bien, c'est mérité.
Le film se situe dans le prisme de son histoire d'amour avec son mari, pas vraiment de la création, mais on aborde les maladies, les problèmes vocaux, la naissance de ses enfants, sa folle relation avec sa famille (elle a eu 13 frères et sœurs !), le tout avec une réalisation dynamique à souhait où là, l'image est belle, tournée en partie en Amérique, et ça ne fait guère toc.


Dommage que la véritable Céline Dion n'ait pas aimé cette interprétation de sa vie par une admiratrice, mais c'est non seulement original dans le fond, mais réussi dans la forme.

Boubakar
7
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le 14 juil. 2022

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Boubakar

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