De l'amour, voilà ce dont respire Alita : Battle Angel, et cela à plusieurs niveaux.
D'une part du côté de son personnage principal, Alita, qui rayonne en (re)découvrant la vie, et de l'autre, le film en tant que projet dans les mains d'un homme passionné : M. Cameron. Ce film arrive comme un vent de fraîcheur au moment où les blockbusters ne sentent plus que la recherche de bénéfice à plein nez et que les adaptations américaines de manga se ridiculisent les unes après les autres.
Donc, Alita était un projet de longue date de James Cameron, lui-même grand fan du manga (Gunnm en France, Alita : Battle Angel à l'international) et ça se ressent. Concernant l'adaptation du manga, le découpage de l'histoire est cohérent et intelligent tout en laissant une (très) grande porte ouverte à une suite : il était évidemment suicidaire de chercher à adapter l'histoire des neuf tomes en 2h.
Il ne faut pas s'y tromper, le rythme du film reste particulièrement rapide, impossible de vraiment s'ennuyer et les bases sont posées en 2 minutes top-chrono avec une fluidité d'exécution remarquable : le spectateur venu pour le pop-corn prendra son pied, tout comme moi. Au passage, le film brille par son esthétique, la 3D est très pertinente, la partie cyborg de certains personnages est absolument magnifique et les combats sont superbement chorégraphiés. Le style de combat d'Alita est à la fois agile, puissant et précis, c'est presque une danse qui s'avère diablement jouissive.
C'est peut-être du côté de la BO que le film pêche un peu avec des musiques trop classiques et attendues.
En tout cas, il ne faut pas oublier que nous sommes face à un blockbuster hollywoodien, il faudrait être naïf pour s'attendre à une oeuvre aussi personnelle et subtile que le manga. Quelques uns se plaideront -peut être à juste titre- de ne pas retrouver le côté dégueulasse et bidonville d'Iron City version manga. Le film est donc simple du côté des émotions et des messages, mais on voit bien que le matériau de base est compris et respecté. De plus, cette simplicité peut même s'avérer efficace à 2-3 moments où le film fait mouche. Par exemple, la scène du baisé sous la pluie qui fait penser à du Blade Runner, les couleurs qui l'accompagnent sont jolies, ça fonctionne super bien, c'est un petit moment précieux.
Bref, Alita : Battle Angel est à la fois une adaptation réussie du manga et un blockbuster savoureux. On sort de la salle et nous sommes déjà impatient de revoir ce personnage principal attachant et interprété de façon aussi solaire dans un second volet presque implicitement promis.