Je parle en tant que fan du manga. C'est probablement l'une des pires adaptations que j'ai vu de ma vie.
Je comprends pas le parti d'à la fois se torcher le cul avec le manga d'origine, à envoyer valdinguer le lore pourtant essentiel au profit d'une histoire d'amour indigeste et d'une Décharge ou tout le monde sourit et il fait beau tout le temps, avec des raccourcis de scénario invraisemblables, espèce de fourre tout des différents arcs, qui feront hurler les fans... Tout en poussant le vice à en reprendre certains détails hyper minutieux (postures de combats, noms de persos, dialogues identiques, etc). On se concentre sur l'arc Yugo, pour en faire des caisses sur leur histoire d'amour et couper le tout avec un peu de Motorball et des flashbacks incompréhensibles parce que ces cons de fans râleront peut être moins comme ça.
Rodriguez, qui a perdu tout son génie de sale gosse du cinéma et s'est transformé en tâcheron pour James Camerob, balance des clins d'œil appuyés aux fans du manga ("Regardez, j'ai lu la BD aussi") comme pour se faire pardonner de maltraiter voire supprimer ce qui faisait la richesse des arcs de l'œuvre de Yukito Kishiro au profit d'un scénario daubesque bourré de bons sentiments, bien loin de la tristesse et de la violence, voire de la beauté fulgurante du matériel d'origine. Les figures importantes de l'histoire, tant les adversaires poussant Gally à se dépasser (Jashugan) que les figures plus ambivalentes (ce pauvre Desty Nova, pourtant si important, qui apparaît 5 minutes dans ce film de 2h30 et dont le rôle est devenu complètement débile, grou grou le grand méchant) sont reléguées au rang de clin d'œil... Quand ils ne font pas n'importe quoi (Makaku) ou terminent comme des merdes (Vector) - ou sont simplement supprimés (la lame Damas, bande de cons, c'est fait forger par l'agent de Gally, Ed, elle le récupère pas sur Zapan, et c'est avec la mort de ce dernier qu'elle décide enfin d'affronter Jashugan). Quel tristesse.
Ha, et puis ça joue mal, tout le temps, avec un Christopher Walz qui donne l'impression de cachetonner et une actrice principal qui alterne entre le surjeu de la nunucherie et le charisme de la poignée de porte. Bref, je me suis fait chier en me prenant la tête entre les mains tout du long.
Ça doit s'inscrire dans la tradition d'Hollywood de ne jamais respecter les adaptations live, je ne vois que ça. Philippe Lacheau avait dit qu'il ne sortirait pas Nicky Larson si Tsukasa Hojo ne validait pas le scénar. Résultat ? Un film pas sans défaut mais respectueux de l'œuvre et de ses fans. Ici, je crois que le duo Rodriguez/Cameron s'en est battu les couilles en se contentant d'arroser de cash l'auteur. Résultat ? Une superproduction américaine dans ce qu'elle a de plus détestable, utilisant une œuvre comme prétexte, la déformant et la défigurant à merci pour faire de la maille. On change le scenar, on change les noms, bref... Aucune passion, aucun respect. Un film tout public de Gunnm me paraissait déjà louche, mes craintes sont confirmées.