Promise depuis longtemps mais sans cesse repoussée à cause du projet Avatar, voici enfin l'adaptation fantasmée de James Cameron du manga culte "Gunnm". Alors en pleine préparation de Avatar 2, 3, 4, etc..., il arrive tout de même à sortir en l'an de grâce 2019 sa vision de l'œuvre de Yukito Kishiro, modifiant pour l'occasion quelques détails tout en restant fidèle à l'univers de base.
Entremêlant imagerie numérique et éléments réels, acteurs en chair et en os et performance captures, Cameron réussit à rendre tangible voire crédible Iron City et son monde constitué de robots, cyborgs, humanoïdes et chasseurs de primes. Malheureusement un poil trop épuré pour les besoins du PG13 et pas assez nihiliste, Battle Angel n'en demeure pas moins un long-métrage détonant, visuellement époustouflant et garni d'une galerie d'acteurs surprenants, de l'inattendu Christoph Waltz en mentor avisé à Mahershala Ali en bad guy de l'ombre en passant par la révélation Rosa Salazar (les deux derniers opus de la saga Le Labyrinthe), modifiée numériquement sans que l'on en soit finalement choqué.
Dommage a contrario pour Jennifer Connelly, qui a visiblement perdu toute notion de jeu depuis Blood Diamond, et pour cette romance entre notre badass d'héroïne et le jeune Keean Johnson (The Fosters), un brin niaise et pas très effective. En revanche, impossible de ne pas saluer ce bestiaire robotique hallucinant, ces scènes d'action inventives (le Motorball nom de dieu) et ce scénario adaptant rigoureusement les planches de Yukito Kishiro pour une première incursion cinématographique réussie mais pas forcément dantesque car limitée par des impératifs de studios et un cruel manque d'identité concrète, Cameron ne faisant que caresser le potentiel explosif d'une telle machinerie.
Car non, comme c'était le cas en 1982 avec Spielberg et Hooper, on va pas nous faire croire que c'est le réalisateur des Spy Kids et des Sin City qui a réalisé cette adaptation. On est pas cons quand même.