Je t'ai mal jugé, film. Ébloui comme je l'étais par les reflets du soleil dans les cheveux d'Amber Heard, je me suis bien fait avoir. Il faut dire que tu as l'air assez niais au premier abord, film. Des personnages clichés que tu peux échanger à volonté avec n'importe quel autre slasher, des plans assez gratuits sur la sublime Amber (mais qui peut t'en vouloir ?), ça sentait déjà le réchauffé. Sans une réal quand même appréciable, il faut l'avouer (et la présence d'Amber, je le répète), je n'aurai pas tenu 10 minutes. Car c'est vraiment ça qui tient le film, la réal et les fesses d'Amber.
Toute actrice d'Hollywood un tant soit peu culbutable a eu droit à son film, celui qui célèbre sa beauté, mais surtout sa plastique. Megan Fox a eu Jennifer's Body (pas un bon exemple, mais les intentions sont clairement exprimées dans le titre), Scarlett a eu... une bonne partie de sa filmo (Lost in Translation, Match Point, Under the Skin,...), Anita Eckberg a eu La Dolce Vita, et j'en passe. Et oui j'ai cité Anita Eckberg et Megan Fox dans la même phrase, qu'est-ce que tu vas faire ? Ici, c'est la beauté simple et efficace d'Amber Heard que chaque plan souligne. Ainsi, et heureusement pour nous, elle n'a pas beaucoup de dialogue, la réal de Levine parlant pour elle. Là où on pourrait reprocher à nombre de films de représenter la femme comme un simple objet du désir, ici c'est justement le sujet même du film. Chaque courbe de la chère Amber se retrouve sublimée, du "male gaze" en veux-tu, en voilà, et des personnages (même féminins) qui passent leur temps à répéter combien Mandy Lane est belle.
On se retrouve avec un slasher un brin trashouille mais avec des efforts de réal sympatoches, et on se demande pourquoi on ne regarde pas un autre slasher un peu plus subtil et avec des choses à dire car la première heure est passée à admirer les beaux plans sur Amber. Un petit twist attendu arrive, et on se dit que ce film est décidément sans surprises, jusqu'à ce que le véritable twist pointe le bout de son nez. Et c'est là qu'on se rend compte qu'on a mal jugé le film, et surtout que Levine a tout compris des codes qui régissent le slasher. Je me plaignais plus haut de la vacuité des personnages, mais dans un slasher c'est plutôt normal. En revanche je ne me suis pas plaint du manque de profondeur (apparent) de Mandy Lane, car dans mon cerveau de mâle alpha, la caractérisation (voulue par le film) de ce personnage c'est : "elle est bonne, elle n'a pas besoin de profondeur". Un parallèle assez troublant avec les personnages masculins du film, qui ne voient en elle qu'un plastique redoutable. Victime du "male gaze", je m'avoue vaincu. Parfois, il faut fermer sa gueule et savoir reconnaître la défaite. Film, tu m'as surpris et c'est tout ce que je demande au cinéma.
Sous des travers peu subtils et paresseux, All the Boys Love Mandy Lane cache un slasher intelligent car conscient de ses tenants et aboutissants. Victoire par K.O.