Le premier film du réalisateur américain Jonathan Levine, s'est petit à petit construit une belle réputation depuis sa présentation en 2006 dans plusieurs festivals, faisant d'autant plus trépigner d'impatience quant à la sortie de celui-ci dans notre pays. Fin août, ce fut enfin le cas, en direct-to-DVD.
Dans ce long-métrage comme dans tout slasher, l'histoire de base est identique : une bande de jeunes adolescents, la plupart en rut, se retrouve au fin fond du coin le plus perdu du monde et s'y fait traquer par un mystérieux tueur en série, sans trop de raison.
À la différence des autres slashers qui font la part belle au groupe, Jonathan Levine se différencie en mettant en haut de l'affiche Mandy Lane. Elle, c'est la jeune fille que tous les mecs du lycée s'arrachent, celle autour de qui le monde se fait et se défait, beauté évanescente qui refuse d'être touchée. Avec son air de n'être jamais vraiment présente à ce qui se passe, Mandy Lane oriente le film vers ce qui est sans doute sa plus belle idée, peu exploitée malheureusement : le "slasher mélancolique".
Elle se retrouve malgré tout embarquée par ses amies dans un week-end avec quelques mecs dans la maison - évidemment isolée - de l'un d'entre eux, l'objectif de ces quelques mecs étant évidemment d'emballer la belle Mandy. Très vite, les disparitions s'enchaînent, mais le film continue de jouer avec les règles du slasher et joue la suprise au moment de révéler l'identité du tueur - un autre lycéen - et ses motivations - Mandy Lane, aussi.
Dans ce déplacement dans l'identité du tueur (de l'étranger mystérieux au collègue du lycée), il y a une volonté importante de Jonathan Levine : réussir à faire passer le genre de simple jeu de massacre (comme c'est par exemple le cas dans le fun et dégénéré Piranha 3D, qui sortait dans les salles au moment où All the boys love Mandy Lane sortait en DVD) à réflexion à la fois sur le mal-être adolescent et sur sa volonté sexuelle.
Et alors que le film semblait parti pour finir sur de bons rails, le scénario opère un ultime retournement de situation, surlignant inutilement ce que l'on avait déjà compris auparavant. Défaut que l'on attribuera à la jeunesse du réalisateur, tout comme la mise-en-scène régulièrement chichiteuse (parfois clippesque, parfois maniérée) et la bande-son bien trop présente.