Dans la tradition des films d’aventures du cinéma bis, cette production Cannon est, il faut en convenir, totalement nulle. Histoire qui tient sur une feuille de papier à cigarette, péripéties ridicules, situations grotesques, concentration de tous les clichés du genre, illustration caricaturale de toutes les communautés (tribus cannibales, Allemands et Turcs aussi cupides que stupides), effets spéciaux grotesques, dialogues consternants (« mieux vaut pétard que jamais », eh oui !), belle écervelée, aventurier sans peur, compagnon du terroir, cet Allan Quatermain premier du nom (pas dans l’histoire du cinéma mais dans l’histoire de la Cannon) ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes dont les encadrements viennent d’être revisités avec talent par Spielberg (Indiana Jones) et Zemekis (le diamant vert).
Surfant sur la vague, tout a été ici empilé et compilé pour attraper le public. Mais là où les deux autres proposaient des scénarios malins, des jeux malicieux avec les codes du genre et des idées à foison, ce film n’est qu’un concentré d’aventures et d’action sans queue ni tête. C’est sa faiblesse principale mais aussi son atout premier qui en fait un film trépidant où on ne s’ennuie jamais. C’est consternant de bêtise mais une péripétie en chassant une autre, on n’a pas trop le temps de s’attarder sur certaines répliques vraiment trop ringardes, des effets spéciaux franchement dégueulasses et des situations parfois affligeantes de bêtise.
La beauté des paysages, le nombre important de figurants dans certaines scènes, la réussite de certaines séquences (même si elles sont souvent pompées de façon éhontée sur leurs modèles) et son duo sympathique qui ne se prend jamais au sérieux font de ce film un moment divertissant même si on a pleinement conscience d’être en présence d’un navet. La Cannon en a cependant produit des bien pires pour ne pas trouver quelques petits charmes à celui-ci.