Troisième, et donc bien évidemment dernier, film de la trilogie de la guerre de Roberto Rossellini, après "Rome, ville ouverte" et "Païsa", le réalisateur quitte cette fois son Italie pour planter sa caméra dans le Berlin en ruines de 1947.
Et dans ce Berlin en ruines règne une atmosphère où le marché noir prospère comme jamais, où l'égoïsme ne s'est jamais aussi bien porté, où les relents nazis n'ont pas totalement disparu, où on est prêts à commettre les actes les plus abominables tellement on est désespéré ; comme annoncé au début, aucun jugement, juste des faits par la manière la plus réaliste et épurée qui soit...
C'est surtout en réussissant à capter cette atmosphère que Roberto Rossellini rend peut-être son oeuvre indispensable, plus que par une intrigue qui tiendrait facilement en quelques phrases ; une atmosphère cauchemardesque et anxiogène rendue encore plus tragique par le fait qu'on la voit et qu'on la ressent par l'intermédiaire d'un jeune garçon.
Comme les deux précédents volets de la trilogie, "Allemagne année zéro" est le témoignage d'une Histoire pas aussi lointaine qu'on le voudrait.